PARENT Ulysse [PARENT Pierre, Ulysse]

Par Michel Cordillot

Né à Paris le 17 avril 1828 dans l’ancien IVe arr. ; mort noyé sur une plage du pays de Caux, à Veulettes (Seine-Inférieure), le 17 août 1880 ; dessinateur en objets d’art ; membre démissionnaire de la Commune de Paris.

Il était marié, père de deux enfants qui en 1871 avaient huit et onze ans.
À la fin de l’Empire on le signalait dans les rangs de l’opposition ; il fut arrêté en 1867 pour avoir poussé des cris au passage du tsar durant l’exposition, et, le 9 novembre 1869, il fut à nouveau condamné à quinze jours de prison pour avoir refusé, lors d’une réunion, d’obéir à la réquisition du commissaire de police. Étienne Arago, témoignant en sa faveur après la Commune, dit qu’il fut orateur de clubs ; il n’avait pas adhéré à l’Internationale, mais était membre de la loge maçonnique écossaise « la Justice » — Voir Thirifocq E.
Durant le Siège, il fut adjoint à la municipalité du IXe arr. et secrétaire, pour l’arr., du comité de l’association des Défenseurs de la République ; il cessa toutefois ses fonctions le 19 janvier 1871.

Le IXe arr. l’envoya siéger à la Commune par 4 770 voix sur 10 340 votants, le 26 mars ; il fut désigné le 29 pour la Commission exécutive par 6 voix : le dernier, avec Pindy et Melliet. La Commission étant limitée à huit membres, il passa aux Relations extérieures. Le 2 avril, il se fit excuser d’avoir été absent à la réunion parce que retenu par ses fonctions à la mairie du IXe. Ses seules activités avaient été, le 31 mars, une intervention tendant à faire que le Comité central se soumît à la Commune, et le lendemain la lecture du procès-verbal. Dès le 5 avril, il donnait sa démission, contre laquelle Melliet protesta ; Grousset, allant plus loin, souhaitait l’arrestation des démissionnaires ; à la fin du mois, Parent prit part à la démonstration des francs-maçons plantant leurs bannières sur les remparts.

L’armée versaillaise l’arrêta le 27 mai chez lui ; le 3e conseil de guerre appelé à connaître de son cas, puisqu’il fut membre de la Commune, l’inculpa d’avoir incendié le quartier de la Bourse ; mais il y avait confusion entre le membre de la Commune et son homonyme chef de légion ; l’examen des écritures le prouva et Ulysse Parent fut acquitté le 2 septembre 1871. Il se réfugia alors à Schaerbeek (Belgique), où son arrivée fut officiellement enregistrée à la date du 22 juin 1873. On le présentait comme se consacrant à l’« enseignement primaire artistique ».

Son petit-fils, Jacques Parent fut résistant déporté. Il mourut en déportation.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article67523, notice PARENT Ulysse [PARENT Pierre, Ulysse] par Michel Cordillot, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 30 juin 2020.

Par Michel Cordillot

ŒUVRE : Une arrestation en mai 1871. Extrait du journal « Le Peuple », Paris, 1876, 60 pp. (cf. La Commune di Parigi (G. Del Bo), op. cit.

SOURCES : Arch. Min. Guerre, 3e conseil. — Procès-Verbaux Commune, op. cit. (29 mars, 2 avril, 5 avril). — F. Sartorius, J.-L. De Paepe, Les Communards en exil. État de la proscription communaliste à Bruxelles et dans les faubourgs, Bruxelles, 1971. — Michel Cordillot (coord.), La Commune de Paris 1871. L’événement, les acteurs, les lieux, Ivry-sur-Seine, Les Éditions de l’Atelier, janvier 2021.

ICONOGRAPHIE : G. Bourgin, La Commune, 1870-1871, op. cit., p. 233. — Bruhat, Dautry, Tersen, La Commune de 1871, op. cit., p. 137.

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