PASQUET ou PASQUIER François

Par Michel Thébault

Né le 3 septembre 1848 à Glénic (Creuse), mort en détention le 17 mai 1873 à l’île des Pins (Nouvelle-Calédonie) ; maçon de la Creuse ; garde national de Paris ; communard, déporté en Nouvelle-Calédonie.

François Pasquet était le fils de Marguerite Pasquet dite Michotte. Il devint maçon de la Creuse, une migration saisonnière qui culmina au XIXe siècle et qui voyait chaque année les migrants quitter leur village pour travailler sur les grands chantiers de Paris. En 1871, célibataire âgé de 22 ans, garçon maçon, il était domicilié 85 rue de l’Ourcq dans le quartier de La Villette (XIXe arr.). La plupart des chantiers étant arrêtés en 1871 à Paris, beaucoup de migrants, en particulier des maçons de la Creuse comme François Pasquer, s’engagèrent, comme les ouvriers parisiens, dans la Garde nationale par conviction politique et faute de travail (les gardes percevaient une solde de un franc cinquante par jour). Il continua son service après le 18 mars 1871 comme simple garde, dans une compagnie de marche du 179e bataillon de la Garde nationale appartenant à la XIe Légion, du XIXe arrondissement de Paris. Il passa huit jours à Vanves (Seine, Hauts-de-Seine), douze jours du côté d’Issy (Seine, Hauts-de-Seine) et enfin à Montrouge (Seine, Hauts-de-Seine) ; il revint à Paris le 25 mai. Il fut arrêté le 28 mai à la fin de la semaine sanglante chaussée de Ménilmontant. Après avoir été emprisonné dans l’attente d’un jugement, il passa le 13 avril 1872 devant le 24e conseil de guerre siégeant au Mont-Valérien. Les renseignements recueillis sur son compte par la police étaient bons : c’était un « enfant naturel complètement illettré ». Il fut cependant reconnu « coupable d’avoir à Paris, en 1871, dans un mouvement insurrectionnel, porté des armes apparentes, étant revêtu d’un uniforme militaire et d’avoir fait usage de ses armes ». Il fut condamné à la déportation simple et à la privation des droits civiques. Il déposa une supplique de recours en grâce. Le certificat joint indiquait qu’il était né à Glénic, canton de Guéret (Creuse), et non à Juilliac (Corrèze) comme il l’avait précédemment déclaré, et se nommait Pasquet et non Pasquier. Le recours fut rejeté, le commissaire du gouvernement le justifiant ainsi : « la part active que le condamné a prise à l’insurrection jusqu’au dernier jour de la lutte semble dénoter chez lui des sentiments démagogiques qui le rendent dangereux ».

Détenu à l’île de Ré (Charente-Maritime) il fut embarqué le 1er octobre 1872 sur le transport à vapeur Le Var, arriva en Nouvelle Calédonie le 9 février 1873 et fut interné à l’île des Pins. Sa peine fut commuée en dégradation civique et cinq ans d’emprisonnement mais lorsque le jugement parvint en Nouvelle Calédonie et put lui être notifié le 29 mai 1873, François Pasquet était mort à l’hôpital de l’île des Pins depuis le 17 mai.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article67598, notice PASQUET ou PASQUIER François par Michel Thébault, version mise en ligne le 8 août 2022, dernière modification le 8 août 2022.

Par Michel Thébault

SOURCES : Arch. Nat., BB 24/760, n° 6421. — Arch. Nat. Outre-Mer (ANOM) COL H 95. — Jean-Claude Farcy, La répression judiciaire de la Commune de Paris : des pontons à l’amnistie (1871-1880). — Stéphane Trayaud, Oubliés de l’Histoire, les Limousins de la Commune de Paris, Mon Petit Éditeur, 2012.

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