MINTZIOR Édouard

Par Pierre Schill

Né le 23 janvier 1913 à Sarre-Union (Bas-Rhin annexé), mort le 12 juillet 1964 à Metz (Moselle) ; ouvrier à la Société des chemins de fer d’Alsace-Lorraine ; délégué du personnel ; militant du syndicat CGTU des cheminots ; militant communiste ; résistant ; conseiller municipal de Montigny-lès-Metz (Moselle) ; président de la section de Metz-Montigny-lès-Metz de la Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes (FNDIRP) et secrétaire général de la fédération de la Moselle de la FNDIRP.

Édouard Mintzior entra en octobre 1927 à la Société des chemins de fer d’Alsace-Lorraine lorsqu’il commença un apprentissage de menuisier. Il termina sa carrière à la SNCF en février 1963 avec le grade de chef de brigade principal. L’essentiel de sa carrière se déroula aux ateliers de chemins de fer de Montigny-lès-Metz, mais il travailla un an à Schiltigheim (Bas-Rhin), un an à Avignon (Vaucluse) et six ans en Belgique avant de terminer sa carrière à l’Entretien de la gare de Metz.
Il adhéra au syndicat unitaire des cheminots au début des années trente ainsi qu’au Parti communiste. Il fut notamment influencé par sa mère qui milita aussi au PC (lors des rassemblements militants elle s’occupait de l’organisation des repas) et emmenait avec elle son fils alors qu’il était encore enfant.
Délégué du personnel, Édouard Mintzior participa à toutes les grèves qui jalonnèrent sa carrière et notamment celles du Front populaire.
Mobilisé dans l’armée française au début de la Seconde Guerre mondiale, il prit part aux combats de mai 1940 dans le secteur de Beauvais-Creil (Oise) et fut arrêté par les Allemands à la fin du mois de juin 1940. Il fut ensuite libéré et put regagner la Moselle annexée de fait par les Allemands où était restée sa famille. Il reprit son travail aux chemins de fer passés sous la tutelle de la Reichsbahn. Édouard Mintzior fit partie du groupe de résistance « Mario », le plus important du département de Moselle annexée. Ce groupe affilié au mouvement de résistance communiste Front national, avait été mis sur pied, au cours de l’été 1941, par l’instituteur messin Jean Burger, aidé par les cheminots Charles Hoeffel et Georges Wodli. L’activité clandestine d’Édouard Mintzior lui valut d’être arrêté par la Gestapo le 16 juin 1944 aux ateliers de Montigny-lès Metz et d’être emprisonné au SS Sonderlager du Fort de Queuleu dans la banlieue messine avant d’être déporté au camp de Natzweiler-Struthof (Bas-Rhin annexé), puis au camp de Dachau (Allemagne) où il fut libéré le 29 avril 1945. Il organisa des sabotages sur le matériel ferroviaire et aida des résistants, des prisonniers de guerre évadés et des réfractaires à l’incorporation de force dans la Wehrmacht à se cacher. Il obtint le titre de déporté résistant. Son engagement dans la Résistance lui valut d’être reconnu au grade de sous-lieutenant de la Résistance ferroviaire ainsi que d’obtenir la Croix de guerre avec étoile d’argent et d’être décoré chevalier de la Légion d’honneur.
À la Libération Édouard Mintzior reprit ses engagements syndicaux et politiques. Il fut candidat aux élections municipales d’octobre 1947 à Montigny-lès-Metz sur la liste d’Union républicaine et résistante qui rassemblait des candidats socialistes et communistes. La liste à dominante communiste rassembla au premier tour une moyenne de 1 000 voix environ sur 5 372 suffrages exprimés et obtint cinq élus, dont Édouard Mintzior. Elle était opposée à une liste d’entente communale qui remporta les élections. Édouard Mintzior envoya une lettre de démission du PC en février 1948 à Jules Seidel, responsable du PC à Montigny-lès-Metz. Il continua à être sympathisant du PC et à militer au syndicat CGT des cheminots.
Édouard Mintzior assura à partir de la fin des années cinquante la présidence de la section de Metz-Montigny-lès-Metz de la FNDIRP. En juin 1949 il avait été secrétaire général de la fédération de la Moselle de la FNDIRP.
Marié le 2 juin 1933 à Scy-Chazelles (Moselle) avec Gabrielle Lafontaine, il fut père de deux enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article6764, notice MINTZIOR Édouard par Pierre Schill, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 6 février 2012.

Par Pierre Schill

SOURCES : Arch. Dép. Moselle, 151 W 726 ; 1330 W 265 et 266. — Le Républicain lorrain, 20 septembre 1947. — Léon Burger, Le Groupe « Mario », une page de la Résistance lorraine, Metz, Imprimerie Louis Hellenbrand, 1965, 194 p. — Fernand Leroy, Montigny cité cheminote. Histoire des ateliers SNCF de Montigny-lès-Metz... qui n’a jamais eu de gare ! Metz, Union départementale d’économie sociale de Moselle, 1993 (2e édition), 127 p. — Renseignements fournis par Gérard Mintzior, son fils.

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