PELTZER Ferdinand, Hubert, Servais

Par Jean Maitron, Victor Merlhès, Pierre-Henri Zaidman

Né le 29 janvier 1839 à Maastricht (Hollande) ; clerc d’huissier ; domicilié 40, rue Popincourt (XIe arr.) ; communard.

Né en Hollande d’un père français, Ferdinand Peltzer avait été condamné en 1860 pour abus de confiance et outrages envers les agents. Il travailla comme employé de commerce et se maria à Paris à une demoiselle de magasin en 1865, mais sa femme mourut en 1868 et il resta seul avec deux enfants. Il se fit embaucher comme clerc d’huissier.

Élu sergent-major dans le 241e bataillon de la Garde nationale pendant le Siège de Paris, il continua de servir après le 18 mars 1871. Arrêté le 5 juillet, il fut condamné, le 1er mars 1872, par le 7e conseil de guerre, à dix ans de bannissement, et fut amnistié le 24 mai 1879 sous condition d’arrêté d’expulsion. Il passa en Angleterre, puis se rendit à Auckland (Nouvelle-Zélande). En 1880, il aida les Communards et bagnards amnistiés qui y débarquèrent. Voir Hocquard Auguste.

En 1882, il fut secrétaire de la Société littéraire française d’Auckland, qu’il avait fondée mais qui ne survécut guère à son départ.

Avec femme et enfants, il arriva vers la fin 1887 à Papeete où il ouvrit un petit commerce. D’origine protestante, de novembre 1890 à mai 1891, il collabora de façon très polémique au Messager de Tahiti, unique journal (hebdomadaire) de la colonie, qu’avait repris, un an plus tôt, Léonce Brault, jeune et combatif imprimeur, par la suite avocat défenseur et notable insulaire. Dans la ligne du journal, pour l’heure favorable au parti dit protestant ou "de l’étranger" et à son représentant à Paris, le pasteur F. Puaux, délégué élu (grâce au vote indigène protestant) des Établissements français de l’Océanie au Conseil supérieur des Colonie, Peltzer intervint contre le parti qui rassemblait la quasi totalité des colons français, le parti dit "français" rebaptisé par lui parti "de l’opium" car son chef, Cardella, maire de Papeete, en tenait la ferme. Les deux "partis" se voulaient également tout à fait républicains.

En 1891, durant quelques mois, il s’occupa du Tahiti News and General Advertiser (JO 5992), fondé par Brault la même année mais mourut fin août à Papeete.

Peltzer se présentait comme professeur de français et interprète-juré de langue anglaise.

Il mourut le 29 août 1891 à Papeete (Polynésie).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article67805, notice PELTZER Ferdinand, Hubert, Servais par Jean Maitron, Victor Merlhès, Pierre-Henri Zaidman, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 14 avril 2020.

Par Jean Maitron, Victor Merlhès, Pierre-Henri Zaidman

SOURCES : Arch. Min. Guerre, GR 8 J 247(315). — Arch. Nat., BB 24/867. — Arch. Paris, D2R4 46. — ANOM Etat-Civil. — L’Industriel de Saint-Germain-en-Laye, 9 mars 1872. — New Zealand Herald. — Messager de Tahiti. — Pierre-Henri Zaidman, « Les condamnés de Nouvelle-Calédonie en Australie et en Nouvelle-Zélande », Gavroche n°111-112, 2000.

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