PÉRIN Jean-Baptiste

Né le 7 juin 1828 à Paris, mort le 5 juillet 1897 à Paris (XIVe arr.) ; ouvrier sculpteur ; adhérent de l’AIT ; communard, déporté en Nouvelle-Calédonie ; militant socialiste, de la FTSF puis du POSR.

Jean-Baptiste Périn se présenta en mai 1887 comme « combattant de février et de juin 1848, du 2 décembre 1851 ».

En 1870, il habitait à Paris au 55, boulevard d’Enfer. Membre de l’Internationale, il fut le trésorier de la troisième commission exécutive.
Condamné, le 31 août 1870, à cinq ans de détention pour avoir pris part, le 16 août, à l’attaque dirigée contre la caserne des pompiers de la Villette, il fut amnistié au lendemain du 4 septembre. Le rapport indique qu’après enquête, « Perrin » apparaît comme un « honnête homme accusé injustement d’avoir pris part à l’affaire des pompiers de la Villette, accusation que son affiliation à l’Internationale aurait surtout motivée ».
Il fut, pendant le Siège de Paris, un des orateurs du Club du Maine. Il fit partie du Comité démocratique socialiste de la septième circonscription. Il habitait alors, 23, avenue d’Orléans, à Montrouge (Seine).
Il signa également le programme du Comité central des vingt arrondissements affiché le 20 septembre 1870.
Perrin entra alors à la 1re compagnie de marche du 103e bataillon de la Garde nationale.

Sous la Commune de Paris, il continua son service, toujours comme simple garde. Blessé le 20 mai 1871 aux avant-postes de Malakoff, il fut transporté à l’hospice des Incurables, rue de Sèvres, où il fut fait prisonnier le 27 mai 1871.
« Il était membre de la Société internationale des Travailleurs (sic), mais il n’allait plus (dit-il) aux réunions de cette association depuis le mois de décembre 1870. » Un Perrin — est-ce lui ? — assista à la séance du 22 octobre 1870 de la section Plaisance, Paris, XIVe arr. (Arch. PPo., B a/439). Un autre — ou le même ? — qui habitait, 23, avenue d’Orléans, XIVe arr., fut secrétaire-correspondant de la section Montparnasse (Arch. PPo., B a/441). Vers décembre 1870, il fut nommé adjoint au maire du XIVe arr. ; il se démit de ses fonctions le 17 février suivant pour suivre le maire, Asseline, dans sa retraite.
Le 8e conseil de guerre le condamna, le 27 février 1872, à la déportation simple. Il arriva à Nouméa le 28 septembre 1873. Gracié le 15 janvier 1879, il rentra par le Calvados.

J.-B. Périn fut ensuite militant de la Fédération des travailleurs socialistes de France (FTSF), dont il était le candidat lors des élections municipales de mai 1884 dans le quartier de Plaisance (XIVe arr.) : il obtint 1183 voix (soit 19,8 % des votants). Il fut de nouveau candidat pour les élections législatives de 1885. Il était alors membre du Cercle d’Études sociales de Plaisance. En 1886, il était membre du Comité de publication de l’hebdomadaire de la FTSF, Le Prolétariat. Il fut de nouveau candidat de la FTSF aux élections municipales de mai 1887, obtenant 696 voix (11,1 % des votants). Il est parfois désigné comme « Périn père », ce qui implique qu’au moins un de ses enfants militait aussi.

Lors de la scission de 1890 de la FTSF, Périn choisit le Parti ouvrier socialiste révolutionnaire (POSR). Il fut archiviste de l’Union fédérative du Centre du POSR. Il habitait alors au 4, rue Lalande (XIVe arr.).
Il était également administrateur de la Société coopérative des sacs en papier.

Jean-Baptiste Périn fut incinéré le 8 juillet 1897 au cimetière du Père-Lachaise. Son cercueil traversa Paris depuis le quartier de Plaisance « recouvert du rouge drapeau du peuple travailleur, selon qu’en avait exprimé le désir le vaillant citoyen Périn ». Jean Allemane fit partie des orateurs pendant l’incinération.
Périn avait épousé le 23 juin 1856 Madeleine, Clémentine Maillard ; il était père de deux enfants.
Son nom est parfois écrit Perin, Pérrin, ou Perrin.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article67887, notice PÉRIN Jean-Baptiste, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 24 août 2022.

SOURCES : Arch. PPo, B a/441. — Arch. Nat., BB 24/782, n° 12080 (rapport à la Commission des grâces, 6 décembre 1872), et BB 27 et H colonies 96. — Le Rappel, 11 février 1870. — La Réforme, 11 février 1870. — Le Prolétariat, 1884-1890, en particulier le numéro du 7 mai 1887, p. 2. — Le Temps, 6 mai 1884, p. 2. — Le Parti ouvrier, 1890-1897. — La Petite République, 9 juillet 1897. — Jean-Claude Farcy, La répression judiciaire de la Commune de Paris : des pontons à l’amnistie (1871-1880) (il est appelé « Jean Baptiste Perrin »). — État civil de Paris. — Notes de Jean-Pierre Bonnet, de Louis Bretonnière et de Julien Chuzeville.

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