PERROT Isidore, Désiré

Perrot avait été condamné deux fois pour vol à quatre mois de prison.
Il s’engagea dans la 2e compagnie du 1er bataillon des Tirailleurs de la Marseillaise vers le 20 avril 1871, puis s’étant querellé à Passy avec un officier, il passa dans les Francs-Tireurs de la République. Au début du mois de mai, il était à l’Ecole militaire puis il partit avec son unité à Passy. Lors de l’entrée des Versaillais, il combattit aux remparts près du Château de la Muette (XVIe arr.). Il fut arrêté le 22 mai en sortant d’une casemate où il s’était reposé.

Il fut condamné, le 25 avril 1872, par le 20e conseil de guerre, à la déportation simple pour faits insurrectionnels. Il embarqua à Brest le 31 juillet 1872 sur la Garonne qui arriva en Nouvelle-Calédonie le 5 novembre suivant.
Son dossier pénitentiaire mentionne que sa conduite fut « satisfaisante » lors du transport. Avec trois autres déportés, membres d’une association appelée "La Tierce", ou "Les casquettes bleues", il « prit en haine » le détenu Saint-Bris, conseiller (un des trois délégués élus chargés de l’intendance des autres détenus), dont l’autorité dépassait de beaucoup celle des gardiens. Le 20 juillet 1873, ils le menacèrent et le malmenèrent à plusieurs reprises, avant de forcer sa porte dans la soirée et de lui briser la tête de quatre coups d’une énorme matraque de fortune. Condamnés à mort le 13 janvier 1874 par le conseil de guerre de Nouméa, tous les quatre furent fusillés devant environ 900 déportés à l’île des Pins le 26 janvier suivant.

Voir Henri Althaus, Henri Andrieux et Ernest Lamouche.