Par Jean-Louis Robert
Né le 17 octobre 1835 à Orléans (Loiret), mort le 8 décembre 1901 à Vauvert (Gard) ; représentant de commerce, entrepreneur de transport ; communard, libre penseur.
Fils d’un pasteur de l’église réformée d’Orléans, qui vint s’installer ensuite à Nîmes, Frantz Petit créa dans cette ville en 1864 une petite entreprise de transports qui semble avoir périclité.
Venu à Paris comme représentant de commerce, marié, père de deux enfants, habitant 38 rue du Faubourg-Montmartre (IXe arrondissement), il fut, pendant le 1er Siège, adjudant sous-officier au 247e bataillon de la Garde nationale ; vers le 1er avril 1871, il fut nommé adjudant-major au 116e bataillon et le demeura jusqu’à fin avril ; ensuite il fut à la disposition du colonel Michel Mayer et resta au ministère de la Guerre où il remplit les fonctions de chef d’escadron d’état-major jusqu’à l’entrée des troupes ; arrêté le 5 mai par les fédérés, il fut relâché peu après. Le 20 mai, il collectait encore auprès de l’état-major en vue de la souscription de L’Estafette en faveur des victimes de l’explosion de la cartoucherie Rapp. Il soulignait la modestie des traitements des employés de la Commune. Il paraîtrait s’être tenu caché après l’entrée des troupes de Versailles.
Il fut condamné, le 30 décembre 1871, par le 6e conseil de guerre, à cinq ans de détention, peine commuée, le 12 septembre 1872, en cinq ans de bannissement.
Il y a vraisemblablement identité avec Petit (le prénom n’est pas indiqué), adjudant-major sous la Commune au 116e bataillon fédéré, qui fut condamné par contumace, le 15 juillet 1874, par le 3e conseil de guerre, à la déportation dans une enceinte fortifiée (cf. Arch. PPo., listes de contumaces).
Frantz Petit s’était réfugié en Suisse. On le signalait encore à Lausanne, villa des Épinettes, en 1881 où il participa activement à la souscription en faveur du monument Flocon au cimetière de la ville. Il prononça un discours devant le monument le 14 juillet 1881.
Revenu en France dans le Gard, il créa une nouvelle entreprise de transports à Nîmes et se fixa à Vauvert où il fut un animateur du courant républicain socialiste et libre-penseur. Il faisait aussi des conférences littéraires à la bibliothèque populaire de Vauvert et fut membre correspondant de l’Académie du Gard qui signala son décès, domaine de Fonteuil, en 1901.
Frantz Petit eut comme employé Raoul Boissier en 1889 qu’il influença par son rayonnement d’ancien communard et en lui ouvrant sa riche bibliothèque où l’on retrouvait Marx, Engels, Proudhon, Blanqui, Barbès.
Par Jean-Louis Robert
SOURCES : Archives du Service historique de la Défense, 8J 212. — Archives nationales, BB/24/742,867, et rapports de grâce, C//3118. — L’Estafette, 21 mai 1871. — La Justice, 2 juillet 1881. — Revue de l’Académie du Gard, 1901. — État-civil d’Orléans. — État-civil de Vauvert.