PETIT Frédéric

Né en 1836 ; mort en 1895 ; fabricant de velours d’Utrecht à Amiens ; fondateur du Progrès de la Somme ; organisateur de la section d’Amiens de l’Internationale fondée en mars-avril 1867.

Il était fils de négociant.
D’après les pièces saisies chez Chemalé et reproduites dans l’Enquête parlementaire sur l’insurrection du 18 mars 1871, il résulta que le 25 avril 1867, Petit avait recueilli neuf adhésions pour l’AIT à Amiens. Le 7 mai, le nombre des adhérents était de douze, mais, écrivait Petit, « le bureau a bien de la peine à se constituer par suite du petit nombre, de l’insuffisance des éléments et du peu de zèle de quelques-uns [...] Prochainement aura lieu le choix définitif de la commission et des correspondants devant lesquels je m’effacerai ».
Deux autres lettres (cf. Arch. PPo. B a/439, lettres des 22 août et 4 décembre 1867) adressées à Chemalé, confirment que F. Petit, s’il n’était pas à cette époque le secrétaire-correspondant de la section d’Amiens, en fut bien l’organisateur. Dans ces conditions on ne peut le suivre lorsqu’il prétendit, après la Commune, n’avoir été ni membre ni agent de l’Internationale, lettre à M. Daru, président de la commission chargée par l’Assemblée de faire un rapport sur l’insurrection de Paris, parue dans l’Opinion nationale, 25 mars 1872.
F. Petit prétend apporter ainsi une rectification au rapport du premier président de la Cour d’Amiens à la Commission d’enquête parlementaire (Cf. également Enquête parlementaire sur l’insurrection du 18 mars 1871, pièces justificatives, p. 580). C’est jouer sur les mots que de donner, comme le fit F. Petit, l’explication suivante : « En 1867, je crois, quelques ouvriers d’Amiens [...] me firent part de leur dessein d’entrer dans l’Association Internationale des Travailleurs. Ils me prièrent d’être leur intermédiaire et leur correspondant pour demander les renseignements qui leur étaient nécessaires, et me donnèrent à cet effet l’adresse d’un membre du bureau de Paris, dont faisaient également partie MM. Fribourg et Tolain. Après avoir ajourné quelque temps, je me rendis à leur désir [...]
« Ces quatre ou cinq ouvriers avaient recruté quelques camarades. Au nombre d’une vingtaine, chiffre qui ne fut jamais dépassé, ils organisèrent un bureau qui n’eut guère, comme le groupe lui-même, qu’une existence à peu près nominale. Se réunirent-ils souvent ? Je n’en sais rien [...] »

F. Petit était à cette époque un militant républicain et coopérateur actif qui avait fondé plusieurs sociétés à Amiens : « La Solidarité », société civile d’épargne et de crédit mutuel, une boulangerie coopérative, le « Cercle du Progrès social », société populaire d’instruction, d’éducation et de récréation des coopérateurs.
En 1871, F. Petit témoigna une sympathie active à la Commune de Paris et offrit à A. Verdure, le 8 mai 1871, de répandre des manifestes ou publications (lettre reproduite dans l’Enquête parlementaire sur l’insurrection du 18 mars 1871, p. 580).

Par la suite, en 1874, F. Petit fut élu conseiller général du canton d’Amiens-sud, maire d’Amiens (1884-1895) et sénateur de la Somme (1885-1895).

Membres de la section d’Amiens de l’Internationale en 1867 : Boulanger L., Caruelle P., Caruelle R., Duriez L., Jourdain, Lugan A., Marchand A., Rohant O., Sinet F., Tassencourt J.B., Vimeux A.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article68082, notice PETIT Frédéric, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 18 avril 2020.

SOURCES : Arch. Nat., C 2882 (Somme). — Arch. PPo., B a/439. — Des lettres de 1867 adressées à Chemalé figurent, imprimées (extraites de quel périodique ou ouvrage ?) dans ce carton des Archives de la Préfecture de Police. La signature « F. Petit » est de l’écriture de O. Testut. Il y est fait allusion dans le Procès de l’Association Internationale des Travailleurs, 1re et 2e commissions du Bureau de Paris, op. cit., pp. 102-105. — J. Gaumont, Histoire générale de la Coopération en France, op. cit. t. I, p. 547. — Éloge funèbre par le président du Sénat (Journal officiel du 22 mai 1895).

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