PETITCOULAUD Pierre [parfois orthographié PETIT-COULOT]

Par Michel Thébault

Né le 22 juillet 1839 à Bourganeuf (Creuse), mort en détention le 27 novembre 1872 à l’île des Pins (Nouvelle Calédonie) ; maçon de la Creuse ; garde national de Paris ; communard, déporté en Nouvelle-Calédonie.

Pierre Petitcoulaud (c’est l’orthographe de son acte de naissance mais les dossiers de justice et du bagne l’orthographient Petit-Coulaud ou Petit-Couleaud) était le fils de Léonard Petitcoulaud alors âgé de 32 ans, tailleurs d’habits, et de Marguerite Roty, domiciliés au bourg de Bourganeuf. Il devint maçon de la Creuse, une migration saisonnière qui culmina au XIXe siècle et qui voyait chaque année, les migrants quitter leur village pour travailler sur les grands chantiers de Paris. Célibataire, âgé de 32 ans en 1871, il était alors domicilié 22 passage d’Isly (XXe arr.). La plupart des chantiers étant arrêtés en 1871 à Paris, beaucoup de migrants, en particulier des maçons de la Creuse comme Pierre Petitcoulaud, s’engagèrent, comme les ouvriers parisiens, dans la Garde nationale par conviction politique et faute de travail (les gardes percevaient une solde de un franc cinquante par jour). Il devint garde dans le 209e bataillon de la Garde nationale appartenant à la XIe Légion, du XIe arrondissement de Paris. Il fut arrêté pendant la Commune le lundi 22 mai 1871 au début de la semaine sanglante.

Emprisonné dans l’attente du jugement, il fut traduit le 23 mai 1872 devant le 6e Conseil de guerre siégeant à Versailles. Il fut reconnu coupable « d’avoir porté et fait usage d’armes, étant revêtu d’un uniforme militaire dans un mouvement insurrectionnel à Paris en 1871 ». Il fut condamné à la déportation simple pour faits insurrectionnels. Il embarqua le 31 juillet 1872 à Brest sur le transport à vapeur La Garonne et parvint en Nouvelle Calédonie le 5 novembre 1872. Il fut interné à l’île des Pins le 12 novembre. Il mourut à l’ambulance d’Uro (île des Pins) peu après, le 27 novembre 1872. « Actif de la succession : une paire de souliers, qui n’a pu trouver d’acquéreur ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article68115, notice PETITCOULAUD Pierre [parfois orthographié PETIT-COULOT] par Michel Thébault, version mise en ligne le 5 août 2022, dernière modification le 5 août 2022.

Par Michel Thébault

SOURCES : Arch. Dép. Creuse (état civil). — Arch. Nat. Outre-Mer (ANOM) COL H 95. — Jean-Claude Farcy, La répression judiciaire de la Commune de Paris : des pontons à l’amnistie (1871-1880). — Stéphane Trayaud, Oubliés de l’Histoire, les Limousins de la Commune de Paris, Mon Petit Éditeur, 2012. — Site internet Les Maçons de la Creuse, annuaire général.

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