PETIT-HUGUENIN Charles, Étienne

Il était marié, père d’un enfant. Il avait été enfant du troupe au 2e régiment d’artillerie, puis sapeur au 3e régiment du génie ; il rentra dans la vie civile et devint architecte de la Ville de Paris.
Pendant le 1er Siège, il fut capitaine de la 7e compagnie du 163e bataillon de la Garde nationale. Sous la Commune de Paris, dès la fin de mars 1871, il était capitaine d’état-major attaché à la personne du chef de légion, Antoine Blin ; à partir du 13 avril, il remplit les fonctions de major de place, et fut confirmé dans ce grade le 8 mai. Il fut vice-président du conseil de légion siégeant à l’École de Droit après l’entrée des troupes et organisa la défense du quartier du Panthéon, Ve arr. ; d’après le commissaire de police du quartier du Val-de-Grâce, Ve arr., il était très exalté et se serait montré brutal vis-à-vis de sa femme et de sa fille qui étaient alors dans une maison d’aliénés.
Petit-Huguenin appartenait sans doute à la franc-maçonnerie, sa signature étant accompagnée de trois points en ligne (cf. lettre du 19 juillet 1872). D’après cette lettre, adressée à Thiers, il disait que son père avait servi « pendant trente-deux ans exclusivement dans l’honorable corps de la Gendarmerie ». Lui-même « ne s’est jamais occupé de politique, excepté en juin 1848 pour combattre l’insurrection ». Il prenait l’engagement « de faire comme par le passé, c’est-à-dire de ne jamais s’occuper de politique ». Petit-Huguenin avait été condamné le 5 février 1872, par le 5e conseil de guerre, à la déportation simple et à la privation des droits civiques, peine commuée le 9 décembre 1872 en trois ans de prison avec privation des droits civiques. Détenu à Quélern, il avait été embarqué le 8 mai 1873 sur le Calvados, pour la Nouvelle-Calédonie, puis débarqué et placé au dépôt de Saint-Martin, le 17 mai, sur télégramme du ministre de la Guerre.
Voir Thirifocq E.