MONTJAL Cyprien

Par François Roux

Cheminot, révoqué en 1920 ; secrétaire des syndicats PLM du Vaucluse.

Secrétaire du syndicat des cheminots d’Avignon (Vaucluse) lors de la réunion à Avignon du congrès national de l’Union des cheminots PLM les 5 et 6 mai 1917, Cyprien Montjal conduisit en août 1918 une délégation auprès du ministre du Travail. En mars 1919, il fut délégué au congrès de Marseille et un rapport de police signalait que le syndicat d’Avignon avait à sa tête « des individus fort remuants et exaltés ».
Secrétaire général de l’Union des syndicats PLM du Vaucluse en 1919, Montjal organisa un syndicat PLM à Cavaillon et joua un rôle important dans les mouvements de grève de mai 1920. Le 9 février au cours d’une conférence devant quatre cents cheminots d’Avignon, à la suite de la lecture donnée par Léon Horard, secrétaire général, d’une note de la fédération demandant de surseoir à la grève prévue pour le 10, il prit la parole pour soutenir l’action des garçons coiffeurs et des gaziers, attaquant violemment le patronat et les syndicats professionnels.
Un ordre du jour fut voté donnant mandat impératif à Cyprien Montjal, de se rendre à la fédération à Dijon et de voter « pour l’action », si, avant le 15 avril prochain, les cheminots n’avaient pas obtenu la nationalisation des chemins de fer, le salaire minimum à 3 800 F. Le 9 mars 1920, Montjal faisait le compte rendu de sa mission : la fédération aurait obtenu satisfaction au sujet de la révocation de Dusseix d’Arles et de Midol mais non sur la question du paiement des heures supplémentaires faites pendant la guerre.
Cyprien Montjal participa aux réunions préparatoires des 29 et 30 avril 1920 à Avignon, au cours desquelles un orateur déclarait que le 1er Mai devait marquer le début d’un mouvement révolutionnaire et pas seulement une nouvelle grève. Il était alors secrétaire à la propagande syndicale. Porté sur la liste des cheminots militants syndicalistes « violents, à surveiller », il fut révoqué le 18 mai 1920.
Délégué au congrès national de la CGT à Paris, il en fit le compte rendu à ses camarades le 22 mai et fut à nouveau délégué au congrès des cheminots grévistes à Paris les 27 et 28 mai 1920.
À son retour le 29 mai, dans une réunion à la Bourse du Travail d’Avignon il invitait les cheminots à reprendre le travail. Le 7 juin, au cours d’une réunion destinée à reformer le bureau du syndicat, démantelé par les révocations, Cyprien Montjal, qui avait trouvé un emploi chez un marchand de bestiaux, fut délégué (non sans discussions) au congrès de Dijon, d’où il revint porteur de la décision de reconstitution du bureau avec des cheminots non révoqués. À Cavaillon, le syndicat n’avait pas survécu à la grève, suivie seulement par Cyprien Montjal et René Bedeaux.
Le 19 juillet 1920 au cours d’une réunion syndicale, à laquelle assistait Gaston Monmousseau, fut proposée une quête pour Cyprien Montjal dont la situation « confinait à la misère ». Le lendemain il était jugé avec Charles Francion aux assises de Carpentras pour provocation de militaires à la désobéissance.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article6857, notice MONTJAL Cyprien par François Roux, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 15 avril 2012.

Par François Roux

SOURCE : Arch. Dép. Vaucluse, 1 M 839, 855, et 10 M 29.

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