Né le 24 mars 1844 à Paris-la-Chapelle ; ingénieur ; communard, exécuté à Satory le 19 mars 1872 pour avoir participé à des exécutions, dont celle de Chaudey.
Célibataire, Gustave Préau de Vedel avait pour frères aînés Edmond Préau et Joseph Arthur qui, en 1865, était naturalisé russe ; leur mère Sophie était d’origine russe. Lui-même, ingénieur constructeur, avait mis au point en 1865 un projet de bateaux vidangeurs qu’il avait soumis à un conseil municipal ; mais celui-ci l’avait gardé. En 1866, il proposa à Rouher un projet pour améliorer la condition ouvrière, mais refusa de s’en dessaisir ; il fut poursuivi, gagna l’Égypte, et se spécialisa dans les chemins de fer.
En septembre 1870, il avait été condamné à treize mois de prison pour escroquerie et envoyé à Mazas, puis, le 11 mars 1871, à Sainte-Pélagie où il faisait fonction de bibliothécaire ; il assurait d’ailleurs être victime, et non coupable. Lorsque Ranvier fut nommé directeur de la prison, le 23 mars 1871, Préau se mit à sa dispositions — d’après lui, il serait resté le détenu obligé d’obéir, même lorsqu’on l’emmena procéder à des arrestations dans le quartier. Il semble avoir exercé une certaine influence sur Ranvier.
Préau de Vedel nia avoir participé, le 23 mai, à l’exécution de Gustave Chaudey, mais des témoins affirmèrent qu’il était armé et avait fait sauter la cervelle de l’avocat ; il participa ensuite à l’exécution de trois gendarmes arrêtés le 18 mars et fusillés en même temps que Chaudey.
Condamné, le 2 décembre 1871, par le 6e conseil de guerre, à la peine de mort, il vit ses pourvois en révision, en cassation, son recours en grâce tour à tour rejetés. « La passion politique n’a été pour rien dans ses crimes », dit-on ; du moins mourut-il avec courage.
SOURCES : Arch. Nat., BB 24/731. — Arch. Min. Guerre, 6e conseil. — Gazette des Tribunaux, 1er décembre 1871. — Da Costa, La Commune vécue, op. cit. t. II, p. 144.