MORHAIN Adrien

Par Pierre Schill

Né le 24 mars 1891 à Metz (Lorraine annexée), mort le 1er février 1945 au camp de concentration de Dachau (Allemagne) ; ouvrier aux ateliers de Montigny-lès-Metz (Moselle) de la Société des chemins de fer d’Alsace-Lorraine ; délégué du personnel ; militant du syndicat CGTU des cheminots des ateliers de Montigny-lès-Metz puis secrétaire du syndicat CGT réunifié ; membre de la commission administrative de l’Union départementale CGT de la Moselle ; militant communiste.

Fils d’un journalier, Adrien Morhain était l’un des militants communistes les plus actifs de la région messine en avril 1934. Également militant syndical unitaire, il s’occupait particulièrement des jeunes apprentis des ateliers de chemins de fer de Montigny-lès-Metz où il travaillait.
Au printemps 1938 à Metz, il participa au congrès de l’Union départementale des syndicats confédérés de la Moselle et fut élu à la commission administrative de l’UD.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Adrien Morhain fit partie du groupe de résistance « Mario », le plus important du département de la Moselle, alors annexée à l’Allemagne. Ce groupe affilié au mouvement de résistance communiste Front national, avait été mis sur pied, au cours de l’été 1941, par l’instituteur messin Jean Burger, aidé par les cheminots Charles Hoeffel et Georges Wodli. L’activité clandestine d’Adrien Morhain lui valut d’être arrêté par la Gestapo le 23 mai 1944 aux ateliers des chemins de fer de Montigny-lès-Metz et d’être emprisonné au SS Sonderlager du Fort de Queuleu dans la banlieue messine avant d’être déporté à la mi-août 1944, dans l’un des derniers convois, au camp de Natzweiler-Struthof (Bas-Rhin annexé). Il fut ensuite transféré au camp de Dachau (Allemagne) où il mourut le 1er février 1945. Il obtint à titre posthume le titre de déporté résistant, la médaille militaire, la Croix de guerre 1939-1945 et la médaille de la Résistance.
Son nom figure sur la plaque du monument aux morts de Montigny-lès-Metz rendant hommage aux « tués au maquis et en camp de concentration en Allemagne ». Au lendemain de la guerre, la section communiste des ateliers de Montigny-lès-Metz se dénomma Morhain.
Le 2 octobre 1962 le syndicat des cheminots CGT de Montigny-lès-Metz demanda au maire de la commune de nommer une rue de la cité cheminote « Adrien Morhain ». Le maire refusa et la rue se nomma finalement « rue des Ateliers ».
Son fils Aimé, lui aussi cheminot, avait fui la Moselle annexée et participé à la résistance FTPF dans un maquis de l’intérieur de la France, en Aveyron. Il fut abattu par les Allemands dans une action de combat de son maquis à Rodez (Aveyron) le 5 mai 1944.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article6898, notice MORHAIN Adrien par Pierre Schill, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 1er février 2018.

Par Pierre Schill

SOURCES : Arch. Dép. Moselle, 303 M 77 ; 24 Z 16. —Archives de la Direction interdépartementale d’Alsace du Secrétariat d’État à la Défense chargé des Anciens Combattants : fichier du camp de Natzweiler-Struthof (renseignements fournis par Thierry Heidmann). — Arch. personnelles de Ralph Konopnicki et de Marguerite Obrecht. — François Goldschmitt, Alsaciens et Lorrains à Dachau, tome 4, Le Bon Dieu au KZ, 1946, 79 p. — Union des syndicats des cheminots A.-L. CGT, Heimat unterm Hakenkreuz, Strasbourg, 1953, 196 p. — Léon Burger, Le Groupe « Mario », une page de la Résistance lorraine, Metz, Imprimerie Louis Hellenbrand, 1965, 194 p. — Fernand Leroy, Montigny cité cheminote. Histoire des ateliers SNCF de Montigny-lès-Metz... qui n’a jamais eu de gare ! Metz, Union départementale d’économie sociale de Moselle, 1993 (2e édition), 127 p. — Renseignements fournis par Jean Geiger et par Mme Charles Beck. — État-civil. — Note d’André Balent.

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