MORI Frédéric

Par Pierre Schill

Né le 21 février 1884 à Nehwiller (Bas-Rhin annexé), mort le 22 juillet 1957 à Thionville (Moselle) ; contrôleur à la Société des chemins de fer d’Alsace-Lorraine ; syndicaliste CGT et communiste ; conseiller municipal de Basse-Yutz (aujourd’hui Yutz, Moselle).

Issu d’une famille d’agriculteurs de six enfants, Frédéric Mori fut embauché à la Deutsche Reichsbahn en décembre 1902 à Hagondange (Lorraine annexée) pour exercer le métier de cantonnier. En septembre 1903, il fut affecté à la gare de Metz-Sablon (Lorraine annexée) en tant qu’agent de nettoyage des locomotives. En juin 1905 il fut muté comme homme d’équipe à la gare de marchandises de Thionville (Lorraine annexée). À partir d’avril 1906, il devint aide-contrôleur des voyageurs en gare de Thionville. En octobre 1919 il passa son examen de contrôleur et exerça cette fonction en gare de Thionville (Moselle) jusqu’à sa retraite en 1940.
Frédéric Mori militait au syndicat CGT des cheminots dès le lendemain de la Grande Guerre. Il s’engagea aussi politiquement en se présentant notamment aux élections municipales dans sa commune de Basse-Yutz (aujourd’hui Yutz, Moselle). Candidat aux élections municipales du 30 novembre 1919, il obtint 485 voix sur 908 suffrages exprimés et fut élu. Il se présenta aussi aux élections municipales du 23 juillet 1922 sur une liste opposée à celle à dominante communiste menée par Émile Fritsch. Il obtint 399 voix sur 1 450 suffrages exprimés. Au second tour il obtint 571 voix sur 1 465 suffrages exprimés et fut réélu.
Frédéric Mori était alors très engagé dans la vie de la paroisse protestante de Basse-Yutz où il était choriste et trésorier adjoint du conseil presbytéral. Il s’éloigna de cet engagement en entrant au Parti communiste et en se présentant aux élections de mai 1925 sur la liste menée par Émile Fritsch. Il obtint 833 voix sur 1 779 suffrages exprimés. Au second tour il obtint 920 voix sur 1 829 suffrages exprimés et fut réélu. À nouveau candidat aux élections municipales des 5 et 12 mai 1929 sur la liste communiste, il obtint 1 186 voix sur 1 959 suffrages exprimés. Toute la liste communiste fut élue au premier tour. Il se représenta aux élections municipales des 5 et 12 mai 1935. Il obtint au second tour 1 045 voix sur 2 110 votants et fut l’un des six élus communistes. L’opposition remporta la majorité des sièges et la ville bascula à droite.
En septembre 1939, il fut évacué à Bègles (Gironde) avec les services SNCF de Thionville. Il put rentrer en Moselle après l’armistice alors que le département lorrain était une nouvelle fois annexé par l’Allemagne. Retraité des chemins de fer il utilisa ses relations professionnelles pour faciliter le passage clandestin en train de prisonniers évadés vers la France. Et cela malgré la surveillance allemande exercée sur la plupart des Mosellans connus comme communistes.
À la Libération, il fut nommé au conseil municipal provisoire de Basse-Yutz. Il continua de militer au PCF jusqu’à sa mort. Il fut enterré civilement et des responsables communistes prononcèrent son éloge funèbre.
Frédéric Mori était titulaire de la médaille d’honneur départementale et communale d’argent. Très engagé dans la vie de sa commune, il avait aussi été président d’une association de quartier.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article6899, notice MORI Frédéric par Pierre Schill, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 23 juin 2012.

Par Pierre Schill

SOURCES : Arch. Dép. Moselle, 303 M 95. — Volkstribüne, 30 avril 1925. — L’Écho de Thionville, 14 mai 1935. — Forbacher Neueste Nachrichten, 14 mai 1935. — Renseignements fournis par Albert Liebnau, son petit-fils et Raymond Mori, son neveu.

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