PRINS Lucienne ou Pauline [Marie, Lucienne]

Née le 1er juin 1845 à Paris ; morte le 24 décembre 1915 à Paris (IIe arr.) ; adhérente de l’AIT ; communarde.

Lucienne Prins reprit en 1869 avec son frère aîné Pierre la fabrique familiale de cannes et parapluies située à Paris dans le Marais, au 19 rue de Montmorency.

Passionnée d’éducation et amie d’André Léo, membre de l’Internationale, elle connut Paul Lanjalley à La République des travailleurs.

Pendant la Commune de Paris, elle fut infirmière aux forts du Sud. Elle participa à la réouverture de l’école de dessin de la rue Dupuytren destinée aux filles.

Après la chute de la Commune, elle aida plusieurs communards à fuir. Elle s’inventa alors une sœur, prénommée Pauline, afin de brouiller les pistes et de déjouer toute investigation. Le 23 mai 1871, elle accueillit à son domicile André Léo, qui devait y rester deux mois cachée dans une chambre sous les toits.

En contact avec le réseau des Jurassiens, Lucienne/Pauline procura à son amie le passeport qui lui permit de gagner la Suisse. Lorsqu’il apporta le vrai/faux passeport suisse destiné à André Léo en juillet 1871, le militant suisse Adhémar Schwitzguébel rencontra les deux femmes rue de Montmorency et eut un évident coup de cœur pour Lucienne/Pauline Prins. Celle-ci demeura en contact avec André Léo durant son exil – elle alla même lui rendre visite en Italie –, du moins jusqu’à son "mauvais mariage" avec le très conservateur Henri Donnadieu – sans doute dans le but de sauver l’entreprise, gravement affectée par les événements de 1870-1871, et alors que son frère Pierre semblait de son côté plus préoccupé de son art : peintre, il était devenu l’ami de Manet, puis Sisley.

En 1904, Lucienne/Pauline Prins tenait toujours un magasin de cannes et parapluies passage Choiseul.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article69019, notice PRINS Lucienne ou Pauline [Marie, Lucienne], version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 30 juin 2020.

SOURCES : M. Vuilleumier, « La Correspondance du peintre Gustave Jeanneret », Le Mouvement Social, n° 51, avril-juin 1965. — Note de Jean-Pierre Bonnet. — Claude Latta, « André Léo et Pauline Prins : histoire d’une amitié née pendant la répression de la Commune », dans Les vies d’André Léo, romancière, féministe et communarde, Rennes, PUR, 2014. — Claude Latta dans Michel Cordillot (coord.), La Commune de Paris 1871. L’événement, les acteurs, les lieux, Ivry-sur-Seine, Les Éditions de l’Atelier, janvier 2021.

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