PROTEAUX Guillaume, Victorien

Par Michel Thébault

Né le 7 octobre 1851 à Linard (Creuse) ; maçon de la Creuse ; communard emprisonné.

Guillaume Proteaux était le fils de François Proteaux maçon âgé de 39 ans absent à sa naissance et de Marie Récoux âgée de 39 ans, domiciliés au village de Renciat, commune de Linard. Au recensement de 1866, il était toujours domicilié à Renciat avec son père maçon, sa mère et sa sœur plus âgée, Anastasie, 18 ans. Guillaume, prénommé Victor sur la fiche de recensement, âgé de 15 ans y est indiqué apprenti. En 1871, âgé de 19 ans, célibataire, il était comme son père maçon de la Creuse, migrant saisonnier, et était domicilié à Paris pour la saison des chantiers, 16 rue Geoffroy l’Asnier dans le quartier Saint-Gervais (IVe arr.). La plupart des chantiers étant arrêtés en 1871 à Paris, beaucoup de migrants, en particulier des maçons de la Creuse comme Guillaume Proteaux s’engagèrent, comme les ouvriers parisiens, dans la Garde nationale par conviction politique et faute de travail (les gardes percevaient une solde de un franc cinquante par jour). Il entra, vers le 10 avril 1871, dans une compagnie de marche du 212e bataillon de la Garde nationale appartenant à la IVe Légion, du IVe arrondissement de Paris. Il fut fait prisonnier dans la nuit du dimanche 21 au lundi 22 mai, au début de la semaine sanglante.

Sans antécédents judiciaires, il fut néanmoins condamné, le 8 mai 1872, par le 17e conseil de guerre, à la déportation simple, peine commuée en 1874 en cinq ans de détention. Il fut incarcéré au fort de Quélern en rade de Brest (Finistère) puis à la maison d’arrêt de Thouars (Deux-Sèvres). Il participa en septembre 1874 « à une manifestation séditieuse » à l’intérieur de la maison d’arrêt. Il obtint la remise du reste de sa peine en 1876.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article69045, notice PROTEAUX Guillaume, Victorien par Michel Thébault, version mise en ligne le 8 août 2022, dernière modification le 8 août 2022.

Par Michel Thébault

SOURCES : Arch. Nat., BB 24/804. — Arch. Dép. Creuse (état civil, recensement). — Jean-Claude Farcy, La répression judiciaire de la Commune de Paris : des pontons à l’amnistie (1871-1880). — Stéphane Trayaud, Oubliés de l’Histoire, les Limousins de la Commune de Paris, Mon Petit Éditeur, 2012.

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