BELIN Pierre, Marcel

Par Jean-Pierre Bonnet

Né le 10 août 1926 à Saint-Thibault (Côte d’Or), mort le 9 janvier 2009 à Langogne ; ouvrier professionnel puis professeur de l’enseignement technique ; résistant ; syndicaliste CGT révoqué en mai 1950.

Pierre Belin naquit dans une famille de tradition cheminote : son père était maître-ouvrier dans un atelier de wagons, son grand-père poseur de voies et sa grand-mère garde-barrière. Entré à la SNCF le 16 septembre 1940 comme apprenti, il obtint le certificat d’aptitude professionelle d’ajusteur-monteur et le diplôme de fin d’apprentissage décerné par la SNCF. Il entra alors comme ouvrier professionnel aux ateliers de Villeneuve-Saint-Georges (Seine-et-Oise, Val-de-Marne).

Combattant volontaire de la Résistance, enrôlé au Front uni de la jeunesse patriotique en mars 1943, Pierre Belin participa à la diffusion des tracts et de la presse clandestine et organisa plusieurs groupes dans les environs de Villeneuve. Muté aux Francs-tireurs et partisans français (FTPF) en juin 1944, il fit partie du détachement Marceau de la compagnie « France héroïque » qui prit part à la libération de Villeneuve-Saint-Georges. Engagé dans l’armée française, il participa à la campagne d’Allemagne, puis fit partie du corps expéditionnaire d’Extrême-Orient pour la durée de la guerre avec le Japon. Il ne renouvela pas son contrat avec l’armée en 1946 : combattant antifasciste, Pierre Belin n’acceptait pas de se battre contre le peuple vietnamien qui luttait pour sa libération.

À sa démobilisation, en mars 1946, la SNCF refusa de le reprendre au poste qu’il occupait avant son départ. Il travailla quelques semaines dans la construction mécanique à Puteaux (Seine, Hauts-de-Seine) et à Montgeron (Seine-et-Oise, Essonne). L’intervention de la CGT permit finalement sa réintégration au poste d’entretien de Paris-Lyon en juin 1946. Il militait et passait aux yeux de la direction pour un « meneur ». Il fut révoqué le 8 mai 1950 suite aux mouvements contre l’acheminement d’équipements militaires destinés à la guerre d’Indochine. La notification de sanction fait état d’« abandon de poste, absences sans autorisation, affichage illicite, indiscipline caractérisée ». Pierre Belin avait fait à la SNCF une courte carrière de huit années.

Après sa révocation, à vingt-quatre ans, il fit une longue carrière dans l’enseignement technique en qualité de maître auxiliaire d’ajustage, de professeur technique adjoint, puis comme technicien de laboratoire à l’école des Arts et Métiers d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône).

Marié, Pierre Belin est père de deux enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article692, notice BELIN Pierre, Marcel par Jean-Pierre Bonnet, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 10 septembre 2021.

Par Jean-Pierre Bonnet

SOURCE : Arch. Fédération CGT des cheminots.

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