RASTOUIL Antoine, Michel

Il était présenté ici comme marié, ayant un enfant ; ailleurs, comme marié en Belgique et vivant à Paris avec une concubine dont il aurait eu deux enfants. Il avait été condamné en 1867 à 100 francs d’amende pour coups et blessures volontaires.
Sous-officier au 8e bataillon d’artillerie — à Montrouge — durant le 1er Siège, il le resta sous la Commune de Paris, mais sans assumer de service actif, car il avait été élu délégué au Comité Central d’artillerie et chargé de surveiller la cartoucherie de la rue de Vanves (XIVe arr.). Arrêté à l’instigation du directeur de la cartoucherie dont il devait contrôler les actes, incarcéré à la prison du Cherche-Midi, il cessa tout service.
Après la défaite de la Commune, il fut arrêté, le 5 septembre 1871 ; on le présenta au 3e conseil de guerre comme « l’homme des clubs » : avant le 18 mars, il allait volontiers à celui de la Maison-Dieu et fréquentait aussi, dit-on, le « club de la Marmite ». Il fut condamné, le 25 mars 1872, à vingt ans de travaux forcés et à 200 francs d’amende ; de l’île Nou, le 22 mai 1877, il écrivait au président de la République : « Quand dans une famille un des membres donne des signes d’aliénation mentale et devient dangereux, on l’enferme et on le soumet au traitement qui doit lui rendre la santé. Le soussigné est ce fou dangereux que le 3e conseil de guerre condamna... Le traitement qu’il a subi depuis cette époque lui a ouvert les yeux et lui a fait comprendre combien était grande sa faute et combien devait être grand son repentir. Il le dépose à vos pieds. » Sa peine lui fut remise le 15 janvier 1879 et il rentra en France par la Vire.