REBEYROLLE Pierre

Né le 18 octobre 1832 à Saint-Paul d’Eyjeaux (Haute-Vienne) ; horloger-bijoutier à Limoges (Haute-Vienne) ; mort à Limoges le 24 janvier 1906 ; participant à la Commune de Limoges.

Membre de la Société Populaire, créée après le 4 septembre 1870, et même secrétaire, il fut pressenti pour être délégué de cette société auprès du Comité central, mais ne put accepter. Il fut élu conseiller municipal de Limoges en décembre 1870.

Avec Élie Dubois, il demanda que l’on fasse rentrer les fonds qui n’avaient pas été versés, lors de l’emprunt forcé de 1870, et qu’on les affectât à la création d’ateliers nationaux. Il fut de ceux qui conduisirent la délégation qui se rendit à la préfecture de la Haute-Vienne pour demander que soient détournés les trains de troupes régulières dirigés sur Versailles et que la Garde nationale de Limoges se portât sur Paris.

Après l’échec du mouvement communaliste de Limoges, il fut condamné par contumace, par le conseil de guerre de la 21e division militaire, à la peine de mort. Il n’avait encouru auparavant aucune condamnation. On lui reprochait d’avoir fourni des munitions aux insurgés, de leur avoir appris à se servir des armes et d’être ainsi complice de la mort du colonel Billet. Des lettres anonymes, œuvre de prétendus témoins oculaires, accusèrent Pierre Rebeyrolle d’avoir tiré depuis sa fenêtre sur le colonel. Mais le conseil de guerre se refusa à retenir ce chef d’accusation.

Rebeyrolle put échapper à l’arrestation et se réfugia avec sa famille à Genève où ses qualités professionnelles lui permirent de travailler de son métier d’horloger. Lucien Descaves, dans son roman historique Philémon, vieux de la Vieille, le cite parmi les proscrits de cette ville (cf. p. 301).

Il rentra en France après avoir été gracié, le 24 mai 1879.

De retour d’exil, il poursuivit en correctionnelle les auteurs d’insinuations calomnieuses à son égard. Le procès se termina par une condamnation, après une plaidoirie de Millerand.

Son travail lui permit de retrouver la situation qu’il avait à Limoges en 1871. Il mourut dans cette ville à l’âge de 74 ans.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article69394, notice REBEYROLLE Pierre, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 18 mai 2020.

SOURCES : Arch. Nat., BB 24/867 et article de C. Leymarie : « Pierre Rebeyrolle », dans le Réveil du Centre, 27 janvier 1906.

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