RÉBILLAT Antoine, Joseph, Auguste

Par Pierre-Henri Zaidman

Né le 15 août 1822 à Tichey (Côte-d’Or) ; employé au service télégraphique du ministère de l’Intérieur ; domicilié 13, rue Lalande (Paris, XIVe arr.) ; communard.

Rébillat suivit ses parents à Nogent (Seine) où il exerça d’abord la profession de bijoutier. Il servit au 71e régiment de ligne où il obtint le grade de sergent-major. Marié et père de deux enfants, il entra dans l’Administration des Lignes le 1er avril 1857, il fut employé de 3e classe puis de 2e classe au service télégraphique du ministère de l’Intérieur (bureau central), rue de Grenelle.
Il fut élu capitaine adjudant-major du 202e bataillon de la Garde nationale pendant le Siège de Paris le 14 septembre 1870, il était considéré comme « négligent et manquant de sobriété » selon un rapport du 1er octobre 1870, il démissionna le 18 octobre suivant en invoquant « l’impatience des gardes, peut-être un peu surexcités par des retards survenus dans l’armement et l’habillement ». Il fut ensuite élu capitaine en premier de la 9e compagnie du 243e bataillon par 83 voix sur 97 puis il passa dans la 1ère compagnie. Le 25 mars 1871, il fut nommé par le directeur des Lignes Télégraphiques au nom du Comité central de la Garde nationale, employé de 1e classe et chef de la télégraphie militaire avec le grade de capitaine d’état-major. Il exerça la fonction pendant toute la Commune mais prétendit avoir refusé le poste de directeur général qui fut attribué le 15 mai à Jules Louis Morin se contentant d’être son assesseur et de signer à sa place car il était mal voyant. Le 20 mai, il demanda à ce que le drapeau rouge soit placé à la porte du bureau télégraphique de l’École militaire.
Arrêté, il fut d’abord condamné le 28 août 1871 par la 9e chambre du tribunal de la Seine, à treize mois de prison pour le motif suivant : « Appartenait depuis quinze ans en qualité d’employé de deuxième classe à l’administration des lignes téléphoniques lorsqu’il a accepté de la Commune les fonctions de sous-directeur de l’administration générale des télégraphes. En cette qualité, il a rendu à l’insurrection d’incontestables services ». Puis il obtint un non-lieu du 5e conseil de guerre le 25 novembre 1872.
Il mourut le 19 mai 1889 à Reims (Marne).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article69397, notice RÉBILLAT Antoine, Joseph, Auguste par Pierre-Henri Zaidman, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 15 juin 2021.

Par Pierre-Henri Zaidman

SOURCES : Arch. Paris, D2R4 39, D2R4 46 et D1U6/9. ― Arch. Min. Guerre, GR 8 J 206, GR 8 J 513 et GR 8 J 547. ― Arch. Nat., BB 24/869 et BB 24/770, n° 8769 (état n° 2, 23 mai 1872). ― Benoît Laurent, La Commune de 1871. Les Postes, les Ballons, le Télégraphe, d’après les documents et des souvenirs inédits. Préface de Lucien Descaves, Paris, Lucien Dorbon, 1934.

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