MOUNIER Henri

Par Justinien Raymond

Né le 6 décembre 1857 ; employé aux chemins de fer de l’État ; militant socialiste des Deux-Sèvres.

Henri Mounier entra aux chemins de fer de l’État le 15 mars 1883 et occupa l’emploi de commis à la petite vitesse, d’abord à La Rochelle, puis, à partir de 1889, à Niort.

Il se mêla à la vie politique locale et, en 1896, fut élu conseiller municipal de Niort : il figurait sur la liste radicale et obtint 1 629 voix au second tour. Vers la même époque, il rejoignit le mouvement socialiste naissant dans les Deux-Sèvres.

En 1898, il fut un des deux premiers candidats socialistes aux élections législatives dans le département. Il fut désigné par le groupe d’études sociales de Niort et quelques adhérents isolés de la 1re circonscription. La Voix du Peuple (6 mars 1898) le présenta comme « acquis de vieille date aux idées démocratiques et l’un des plus fervents socialistes de la circonscription ». Pour le préfet des Deux-Sèvres, H. Mounier, « ce candidat qui n’a aucune valeur personnelle, sera soutenu par les employés de chemins de fer de l’État, les membres du Parti ouvrier niortais et les membres des syndicats professionnels de la ville faisant partie de la Bourse du Travail... » Toutefois, le préfet lui reconnaissait « une certaine influence parmi les employés des chemins de fer et les ouvriers de Niort... » (Arch. Dép.) H. Mounier était marié, père de quatre enfants, « sans fortune », aussi, les employés des chemins de fer de l’État se cotisèrent pour parer aux frais que nécessita l’élection. Mounier recueillit 2 101 voix.

Lorsque, après 1900, les groupes socialistes des Deux-Sèvres se détachèrent d’une fédération régionale pour constituer celle des Deux-Sèvres, Mounier fut porté au bureau fédéral. En 1902, cette fédération adhéra au Parti socialiste de France. Mounier était aussi secrétaire du groupe de Niort appelé alors Comité socialiste révolutionnaire auquel le préfet n’attribuait « qu’un nombre assez restreint de membres » (ibid.) dans son rapport sur la candidature d’H. Mounier en 1902. Dans la même circonscription qu’en 1898, H. Mounier, il est vrai, n’obtint que 1 220 voix contre 7 620 à Disleau, progressiste, élu, 5 128 à De Lacoste-Lareymondie, royaliste, et 1 901 à Octave Blondel, républicain-socialiste.

Au congrès de la salle Japy (1899), Mounier représenta cette circonscription et un groupe de Charentais à Paris. Au congrès de la salle Wagram (1900), il portait les mandats des groupes de Saint-Laurs et de Coulonges-sur-l’Autize, et des deux syndicats des chapeliers et des travailleurs des chemins de fer de Niort.

Désormais, H. Mounier rentra dans le rang sans abandonner, semble-t-il, son action militante. En 1906, il était administrateur de l’Association fraternelle des employés de chemins de fer à Niort.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article6943, notice MOUNIER Henri par Justinien Raymond, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 29 janvier 2010.

Par Justinien Raymond

SOURCES : Arch. Dép. Deux-Sèvres, série M, dossiers électoraux, 3 M-11-31 (deux rapports du préfet, 2 mars 1898 et 22 mars 1902). — Comptes rendus des congrès de Japy et de Wagram. — L’Echo des travailleurs. — La Voix du Peuple. — Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes II, op. cit., p. 570 à 573.

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