MOUROCQ Albert, Théodore

Par Yves Le Floch

Né le 11 octobre 1892 à Arquenay (Mayenne), mort le 29 mai 1956 à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) ; cheminot ; syndicaliste et militant communiste des Côtes-du-Nord [Côtes-d’Armor].

Fils d’un facteur aux chemins de fer et d’une garde-barrière, Albert Mourocq était en 1921 l’archiviste de la section communiste de Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord) et se situait, d’après la Voix communiste, organe de la Fédération d’Ille-et-Vilaine, dans la gauche du parti. Il devint en 1922 secrétaire de cette section et le resta jusqu’en 1926.

Ajusteur au dépôt de la gare, il fit partie en juillet 1921 du bureau d’une réunion de minoritaires CGT organisée à Saint-Brieuc sous le signe de la fidélité au « syndicalisme révolutionnaire préconisé par la Charte d’Amiens » (l’Éveil breton, juillet 1921). Il n’apparut comme un des principaux militants syndicalistes des Côtes-du-Nord qu’en 1923, année où il fut secrétaire du syndicat unitaire des cheminots de Saint-Brieuc. Il démissionna le 3 février de la commission exécutive de l’Union départementale, où les cheminots étaient majoritaires, pour se consacrer à la propagande et préparer un changement de direction. Il organisa alors notamment un groupement de cheminots de Lamballe et s’occupa surtout de prendre de nombreux contacts parmi les communistes de l’Union régionale, ce qui le fit accuser d’inactivité par Joseph Tircot*, secrétaire de l’Union départementale, avec qui il eut, au début de 1924, une polémique assez violente dans le Syndicaliste de l’Ouest, organe unitaire régional. Tircot était à Saint-Brieuc le principal obstacle aux visées des communistes et Albert Mourocq était allé, le 24 septembre 1923, l’attaquer dans son fief, le syndicat du Bâtiment, pour lui reprocher de passer le plus clair de son temps dans les réunions à vider des querelles personnelles. La veille, en assemblée générale, il avait contribué par son vote à l’exclure de la société de la Maison du Peuple. Malgré des oppositions jusque dans son propre syndicat, Albert Mourocq était devenu secrétaire de l’Union départementale au début du mois de juillet 1924 et présida, à ce titre, le congrès de l’Union régionale qui se réunit à Saint-Brieuc le 13. La victoire des majoritaires, déjà patente dans la répartition des mandats (vingt et un majoritaires contre onze minoritaires) y fut consacrée par le départ en pleine session des minoritaires qui n’acceptèrent pas l’arbitrage que rendit le congrès dans le conflit qui opposait l’Union départementale d’Ille-et-Vilaine à l’Union locale de Rennes.

Une période d’intense activité d’organisation et de propagande commença alors pour Albert Mourocq qui participa à la constitution d’un syndicat unitaire d’employés à Saint-Brieuc et d’une Union locale à Lannion, intervenant parallèlement dans des réunions confédérées et chrétiennes. Accompagné de Henri Guérin et de Gaston Dupuis, il se déplaçait dans tout le département, contactant toutes les corporations : métallurgistes de Lannion, ouvriers du bâtiment de Guingamp, carriers de la région de Dinan. Ses interventions devenaient à cette époque de plus en plus nettement politiques, ce qu’exigeait la campagne confédérale contre la guerre du Maroc. Albert Mourocq n’hésitait jamais, dans une réunion syndicale, à annoncer son appartenance au Parti communiste. Il appelait parfois à la création d’une section, comme à Guingamp le 17 octobre 1925, ou bien faisait l’éloge de l’URSS, ainsi à Lannion le 12 janvier 1926. Toujours actif au sein du syndicat des cheminots de Saint-Brieuc, il le représentait le 2 mars 1926, au comité d’entente qui regroupait les différentes organisations ouvrières de la gare. Il quitta les chemins de fer – et les Côtes-du-Nord – en novembre 1926, laissant le secrétariat de l’Union départementale à Dupuis et celui de son syndicat à Charles Carnet.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article6955, notice MOUROCQ Albert, Théodore par Yves Le Floch, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 4 juin 2010.

Par Yves Le Floch

SOURCES : Arch. Dép. Côtes-du-Nord, série M. — L’Éveil breton. — La Voix communiste. — La Bretagne communiste. — Le Syndicaliste de l’Ouest. — État civil.

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