MOUSSON Auguste, Émile

Par Guy Haudebourg

Né le 3 mars 1897 à Miniac-Morvan (Ille-et-Vilaine), mort le 24 août 1981 à Châteaubriant (Loire-Atlantique) ; cheminot roulant ; militant communiste, « Juste ».

Fils d’un tisserand et d’une ménagère, Auguste Mousson, « roulant », créa la cellule communiste de Châteaubriant (Loire-Inférieure) en 1935. Il en resta responsable jusqu’à la guerre. Elle comptait alors une dizaine de membres, tous cheminots si l’on excepte deux instituteurs, Marcel Viaud et Joseph Autret. Ancien combattant de la Première Guerre mondiale, de la classe 17, Auguste Mousson ne fut pas mobilisé en 1939. Avec ses camarades cheminots, il contribua à la réorganisation du Parti communiste dans la région castelbriantaise ainsi qu’à l’aide aux évadés du camp de Choisel, prisonniers de guerre d’abord, politiques ensuite. Les autorités préfectorales, le soupçonnant de poursuivre ses activités communistes, ordonnèrent une perquisition à son domicile en juillet 1941 dont le résultat fut nul. Si Auguste Mousson ne fut pas membre des Francs-tireurs et partisans (FTP), il n’en prit pas moins des risques considérables. Ainsi, put-il faire venir une femme juive à Châteaubriant, lui procurer de faux papiers et la faire travailler comme employée de maison, la sauvant d’une mort presque certaine. En septembre 1942, après une dénonciation anonyme, Auguste Mousson et d’autres cheminots furent arrêtés et envoyés à la prison La Fayette à Nantes (Loire-Inférieure) où ils rencontrèrent Marcel Viaud en piteux état. Faute de preuves, les cheminots furent relâchés. Cette même année 1942, ses voisins juifs, les Rimmer, furent arrêtés tour à tour et déportés à Auschwitz (Pologne) où ils moururent. Esther Mousson alla avec sa fille tenter de récupérer les enfants à la caserne Richemond à Nantes où ils se trouvaient avec leur mère, Biena. Après bien des palabres, les nazis consentirent à remettre les enfants à l’Assistance publique par l’intermédiaire de la Croix-Rouge qui refusa de les confier aux Mousson, vu leurs antécédents politiques, mais les plaça chez une nourrice de Châteaubriant où les Mousson purent les visiter quotidiennement et finalement les récupérer. Le garçon fut recueilli par un oncle parisien à la Libération et la fille, emmenée par son grand-père polonais, fut envoyée aux États-Unis ; elle ne revit Auguste Mousson qu’en 1969. Les époux Mousson reçurent de l’association Yad Vashem la médaille des Justes, à titre posthume, en janvier 1994.
Dès la Libération de Châteaubriant, Auguste Mousson fut membre du Comité local de Libération et de la délégation provisoire présidée par M. Huard, qui remplaçait le conseil municipal. Il fut élu au conseil municipal en 1945 et fut tête de la liste communiste en octobre 1947 mais ne fut pas élu. Il fut à nouveau candidat en 1953. Parallèlement, il fut candidat aux élections à la Constituante en octobre 1945, aux législatives de novembre 1946 en 6e position sur la liste communiste, à celles de juin 1951 en 8e position, à celles de novembre 1958 dans la 5e circonscription (5,2 % des voix) et à celles de novembre 1962 dans la même circonscription (6,4 %). Il fut plusieurs fois candidat aux élections cantonales : en octobre 1945, dans le canton de Châteaubriant, en 1949 et 1955 dans le canton de Rougé (9,3 % et 6 % des voix), en 1958 dans celui de Châteaubriant (13,5 %).
Auguste Mousson s’était marié en 1921 à Châteaubriant avec Maria Miglioretti.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article6960, notice MOUSSON Auguste, Émile par Guy Haudebourg, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 29 décembre 2011.

Par Guy Haudebourg

SOURCES : Arch. Dép. Loire-Atlantique 1 M 483, 67 W 82-86, 138 W 15, 176 W 3, 270 W 501. — Arch. PCF Loire-Atlantique. — Clarté (1945-1949). — Ouest-France, 19 avril 1955, 22 avril 1958, 9 mars 1964. — La Résistance de l’Ouest, 24 novembre 1958. — Presse-Océan, 19 novembre 1962. — Maxime, Raconte, camarade, Saint-Nazaire, 1974. — Guy Haudebourg, Le PCF en Loire-Inférieure à la Libération (1944-1947), Mémoire de maîtrise, Université de Nantes, 1987, 196 p. — Michel Prodeau, Itinéraires clandestins, Nantes, Opéra, 1995. — État civil.

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