MUCKLI Chrétien (ou Christian)

Par Pierre Schill

Né le 5 décembre 1898 à Schœnbourg (Bas-Rhin annexé), mort le 4 mars 1945 au camp de concentration de Dachau (Allemagne) ; peintre puis serrurier aux ateliers de Montigny-lès-Metz (Moselle) de la Société des chemins de fer d’Alsace-Lorraine ; militant du syndicat CGT des cheminots.

Issu d’une famille de cinq enfants, fils d’un tailleur de pierres, Chrétien Muckli occupa aux ateliers de Montigny-lès-Metz de la Société des chemins de fer d’Alsace-Lorraine des emplois de peintre puis de serrurier. Il faisait partie de ces nombreux Alsaciens qui vinrent s’installer et travailler en Moselle après la Première Guerre mondiale suite au manque de main-d’œuvre notamment lié à l’expulsion des ouvriers allemands. Chrétien Muckli milita au syndicat CGT des cheminots et était politiquement proche de la gauche.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il fit partie du groupe de résistance « Mario », le plus important du département de la Moselle, alors annexée à l’Allemagne. Ce groupe affilié au mouvement de résistance communiste Front national, avait été mis sur pied, au cours de l’été 1941, par l’instituteur messin Jean Burger, aidé par les cheminots Charles Hoeffel et Georges Wodli. L’activité clandestine de Chrétien Muckli lui valut d’être arrêté par la Gestapo le 23 mai 1944 aux ateliers des chemins de fer de Montigny-lès-Metz et d’être emprisonné au SS Sonderlager du Fort de Queuleu dans la banlieue messine avant d’être déporté, vers le mois d’août 1944, au camp de Natzweiler-Struthof (Bas-Rhin annexé) puis au camp de Dachau (Allemagne) où il mourut le 4 mars 1945.
Son fils Lucien avait été arrêté par la police allemande en mai 1941 et emprisonné à la prison de Metz avant d’être déporté à Dachau où son père le retrouva.
Chrétien Muckli obtint à titre posthume le titre de déporté politique. Son nom figure sur la plaque du monument aux morts érigé dans le bâtiment « Entretien » de la SNCF à Montigny-lès-Metz et sur la plaque apposée en gare centrale de Metz.
Marié à Metz avec Marie Laniot, il fut père de six enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article6968, notice MUCKLI Chrétien (ou Christian) par Pierre Schill, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 2 janvier 2012.

Par Pierre Schill

SOURCES : François Goldschmitt, Alsaciens et Lorrains à Dachau, tome 5, Les derniers jours de Dachau, Sarreguemines, Pierron, 1947, 79 p. — Léon Burger, Le Groupe « Mario », une page de la Résistance lorraine, Metz, Imprimerie Louis Hellenbrand, 1965, 194 p. — Fernand Leroy, Montigny cité cheminote. Histoire des ateliers SNCF de Montigny-lès-Metz... qui n’a jamais eu de gare ! Metz, Union départementale d’économie sociale de Moselle, 1993 (2e édition), 127 p. — Renseignements fournis par Irène Parant née Muckli, sa fille et par Mme Charles Beck. — État-civil.

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