RICHARD Victor

Épicier à Paris, rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.) ; combattant de la Commune ; mort à Paris en 1912.

Bourguignon intelligent et débrouillard, ami de Z. Camélinat, il avait été, sous la Commune de Paris, membre de la municipalité du VIIIe arr. et avait contribué à l’arrestation d’Allix ; à Londres, il installa, dans le quartier où vivaient les exilés français, une boutique bien approvisionnée où l’assistaient deux employés, l’un français, l’autre anglais ; il importa, dit Zévaès, le moulin à café et la fabrication du café à la française. Dès qu’il avait un moment, il passait dans l’arrière-boutique, petite France hospitalière où l’on se réunissait autour d’une grande table à toile cirée, entre les dictionnaires et les boîtes à sardines, pour de libres conversations. Là, Vallès remania tout un chapitre de Jacques Vingtras ; là, en 1876, on buvait cinq bouteilles de champagne offertes par Victor Richard à l’annonce de l’amnistie, « l’art, la littérature, le socialisme, la politique et l’épicerie vivent en harmonie ». Victor Richard était peu connu à son arrivée à Londres ; quelques années plus tard, il faisait figure de notable de la proscription, accueillait les exilés de toutes tendances et les aidait grâce à la fortune acquise. En 1877, par exemple, il participa à l’organisation d’une tombola au profit des condamnés politiques de Nouvelle-Calédonie. Il demeura l’objet d’une constante surveillance des polices anglaise et française.
Est-ce lui qui aurait été condamné par contumace, le 10 février 1873, par le 19e conseil de guerre, à la déportation dans une enceinte fortifiée ?
Amnistié en 1879, mais devenu véritable Londonien, il ne regagna Paris qu’en 1895.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article69688, notice RICHARD Victor, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 28 mai 2020.

SOURCES : Arch. PPo., B a/429 ; pièce 2382. — Le Cri du Peuple, 11 octobre 1884. — Zévaès, Les Proscrits, p. 7.

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