ROBERT Aristide, Hippolyte

Par François Gaudin

Né le 12 juin 1852 à Dornecy (Nièvre) ; photographe ; communard, déporté en Nouvelle-Calédonie.

Fils d’Émile Adolphe Robert et de Zélie Baron, Aristide Robert était photographe et peintre. Il habitait 12, rue de la Grange-Batelière, chez son père, photographe. Pendant la Commune, il fut sergent-fourrier au bataillon des Francs-tireurs de Montrouge. Il fut arrêté le 22 mai 1871. Il reçut le 2 février 1872 l’avis légal de sa mise en jugement sous trois jours, mais semble n’en avoir par tenu compte. Sa mère écrivit le 7 février à Victor Hugo pour trouver un défenseur alors que son fils avait déjà été condamné le 5 février 1872, par le 11e conseil de guerre, à la déportation simple. Louis Bigot ne put que suivre l’affaire en révision, et devant la commission des grâces.
Embarqué sur L’Orne qui partit de Brest le 15 janvier, Aristide arriva à Nouméa le 4 mai 1873. Il portait le matricule 1 812. Le 2 mai 1875, raconta Simon-Dreyfus, il fut injurié sans raison par un surveillant ivre, puis frappé d’u coup de canne. Pendant plusieurs années, son sort fut au centre des échanges de sa mère avec Victor Hugo, qui ne lui ménagea pas son soutien. Son dossier renferme une lettre de Mme Robert adressée à Mac-Mahon, apostillée par Victor Hugo en ces termes :
« Cette lettre d’une mère m’émeut profondément. Ma recommandation est, je le crains, plus nuisible qu’utile ; pourtant, puisque cette honorable et sainte mère désespérée me fait l’honneur de désirer ma recommandation, je lui obéis. Un condamné de dix-sept ans, rendu à sa mère après cinq ans d’expiation, il me semble que cela doit tenter la haute justice du président de la République. »
Le 25 mai 1879, la peine d’Aristide Robert fut commuée en cinq années de bannissement et il repartit pour la France le 27 septembre 1879. Il rentra par La Creuse, et arriva à Paris le 7 avril 1880. Il épousa civilement le 22 mars 1881 à Paris (20e arr.) Maria Anna Gaussery, née le 18 août 1862. Il était peintre et habitait alors 32, rue Ramponneau. Un des témoins est enregistré sous le nom de Jules Allemane, typographe, ce qui pourrait être une erreur car il pourrait s’agir de Jean Allemane, son compagnon de déportation, qui était revenu par le même navire et avait repris son métier de typographe. L’année suivante, il fit insérer l’annonce suivante « M. Robert (Aristide), dessinateur amnistié, 30, rue Ramponneau ; demande à être employé dans un journal, comme dessinateur caricaturiste. »

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article69855, notice ROBERT Aristide, Hippolyte par François Gaudin, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 3 mai 2022.

Par François Gaudin

SOURCES : Arch. nat., dossiers de grâce : BB/24/833 ; rapports de grâce : C//3120 – Arch. du Service historique de la Défense : 8J 310. – Arch. nat. d’Outre-mer : COL H 99. – ANOM H3367 registre matricule [en ligne]. - Arch. PPo., listes d’amnistiés. – Arch. Paris, V4E 5341, acte 224. – La Justice, 7 avril 1880. – La France, 22 novembre 1879. – L’Intransigeant, 29 mars 1882. – Jean-Claude Farcy, La répression judiciaire de la Commune de Paris : des pontons à l’amnistie (1871-1880), https://communards-1871.fr. – Victor Hugo, Actes et paroles. III Depuis l’exil, 1870-1885, éd. Albin, Michel, p. 595. – Roger Pérennès, Déportés et forçats de la Commune : de Belleville à Nouméa, Nantes, Ouest éditions, 1991. – https://www.bernard-guinard.com. – Note de Louis Bretonnière.

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