Née le 12 mai 1841 à Neufmanil (Ardennes), morte le 7 août 1929 à l’Île Nou (Nouvelle-Calédonie) ; couturière ; active partisane de la Commune de Paris.
Marie Rogissart, célibataire, était établie à Paris depuis 1861 et habitait 161 faubourg Saint-Antoine, chez son amant, le sieur Touchet.
« Sans instruction, elle avait la parole des plus faciles » et se manifesta en particulier à partir d’avril 1871 au club de l’église Saint-Éloi, XIIe arr. (rue de Reuilly), dont elle était vice-présidente, après la conversion des églises en lieux de réunion ; puis elle se fit incorporer au bataillon de femmes du XIIe arr., se donnant pour tâches particulières de rechercher les réfractaires au service de la Garde nationale. Le front haut, les cheveux bruns, les yeux gris, elle portait un brassard rouge que l’on retrouva chez elle avec une affiche de même couleur. Elle disparut du 24 au 27 mai alors que son quartier était le siège de vifs combats et prétendit vainement que les accusations à son sujet émanaient de son logeur, impayé depuis le Siège, et qui la mit à la porte la veille de l’entrée des troupes de Versailles ; les témoignages contre elle concordaient.
Dénoncée, arrêtée le 26 juin 1872, elle fut condamnée, le 6 août suivant, par le 20e conseil de guerre, à sept ans de travaux forcés, peine commuée le 11 juin 1873 en cinq ans de réclusion, puis en quatre ans le 3 juillet 1875.
Déportée en Nouvelle-Calédonie, elle resta sur place après l’amnistie, se maria et vécut à Nouméa jusqu’à sa mort en 1929.
Son nom fut donné à un passage du XIIe arr., proche du Faubourg Saint-Antoine, en 2019, avec une inauguration le 5 juillet 2019 du passage Marie Rogissart.
SOURCES : Arch. Nat., BB 24/781. — Arch. Min. Guerre, 20e conseil. — Gazette des Tribunaux, 7 août 1872. — Michel Puzelat, "Inauguration du passage Marie-Rogissart dans le XIIe arr.", La Commune, n° 80, 4e trimestre 2019. — Michel Cordillot (coord.), La Commune de Paris 1871. L’événement, les acteurs, les lieux, Ivry-sur-Seine, Les Éditions de l’Atelier, 2021.