NAILE Maurice, Louis

Par Claude Pennetier et Nathalie Viet-Depaule

Né le 12 décembre 1892 à Clichy (Seine, Hauts-de-Seine), mort le 9 juin 1940 à Clichy ; cheminot puis comptable ; maire adjoint de Clichy communiste puis socialiste-communiste puis à nouveau communiste ; conseiller général de la Seine.

Fils d’un ajusteur aux chemins de fer de l’Ouest, Maurice Naile, cheminot lui-même, participa tout jeune aux luttes sociales avec son père. Membre des Jeunesses socialistes, incorporé en 1913, blessé en 1914, il perdit l’usage du bras gauche et fut réformé en 1915. De retour dans sa ville natale, travaillant comme comptable chez un négociant en café de Clichy, il devint secrétaire de la section locale des JS, adhéra au Parti socialiste, milita en faveur de la IIIe Internationale et fonda une section locale de l’ARAC.

Président de la Prolétarienne sportive clichoise, Maurice Naile rallia en 1920 la SFIC et devint secrétaire du groupe Clarté (sections de Saint-Ouen, Clichy, Levallois). Il faisait aussi partie de la section locale du Secours rouge international.
En 1925, ayant été élu conseiller municipal sur la liste de Charles Auffray, il accéda aux fonctions de premier adjoint et collabora sous le pseudonyme de Claude Prairial, à partir de 1928, au Prolétaire de Clichy-Levallois, journal d’informations municipales, dont il fut par ailleurs l’administrateur. Réélu en 1929, exclu quelque temps plus tard du Parti communiste, il suivit le maire au Parti ouvrier et paysan et devint membre de son Comité directeur. Il fut également exclu en février 1930, avec le maire et Joseph Robic*, du SRI pour en avoir critiqué l’organisation et refusé de venir s’expliquer devant la commission régionale de contrôle.

Réélu en mai 1935 sur la liste du Parti d’unité prolétarienne et reconduit dans ses fonctions d’adjoint, Maurice Naile entra le mois suivant au conseil général, succédant à Charles Auffray, toujours maire de Clichy. En 1937, il se brouilla avec ce dernier et choisit de réintégrer le Parti communiste, « seul parti qui défend les travailleurs ». Le 14 juillet 1938, il invectiva Charles Auffray qui avait choisi, lui, de rallier les rangs du Parti socialiste SFIO et défilait avec le groupe socialiste de Clichy lors d’une manifestation organisée par le Rassemblement populaire, place de la Nation. Le soir même, les deux hommes se signifièrent que toute collaboration était désormais impossible entre eux.

Maurice Naile quitta à nouveau le PC le 19 septembre 1939, après la signature du Pacte germano-soviétique. « Deux fois désespéré d’avoir vécu la perte de son parti et celle de sa patrie » (J. Fauvet, t. 2, p. 22), il se suicida avec sa femme au moment où les troupes allemandes pénétrèrent dans Paris.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article7007, notice NAILE Maurice, Louis par Claude Pennetier et Nathalie Viet-Depaule, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 20 novembre 2010.

Par Claude Pennetier et Nathalie Viet-Depaule

SOURCES : Arch. Dép. Seine, DM3, vst 10451/76/1. — Arch. PPo 101. — Le Prolétaire de Clichy-Levallois, 1928-1937. — Ça ira.Nos Édiles, op. cit.

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