SALLARD Victor, Louis

Condamné, sous l’Empire, à un mois de prison pour attroupement, Sallard servit la Commune de Paris comme simple garde au 157e bataillon.
Le 24e conseil de guerre le condamna, le 7 mai 1872, à cinq ans de détention et vingt ans de surveillance de la haute police, peine commuée le 13 septembre suivant en dégradation civique.

À sa sortie de la prison de Landerneau, Sallard passa en Belgique, se fixa à Bruxelles, épousa une Belge et exerça la profession de garçon de café. En 1880-81, il faisait partie d’un groupe anarchiste, La Société des frères de l’ABC, et fut désigné pour faire partie du comité directeur d’un journal socialiste en projet, La Justice sociale. En 1886, Sallard ouvrit en association avec un autre communard exilé, Désiré Sulpice Lamouche, un débit de boissons qui devint rapidement un lieu de rendez-vous des militants révolutionnaires. Il se créa bientôt un cercle anarchiste, dont Sallard fut l’un des militants les plus décidés. Il fut décidé d’acheter des armes et des munitions pour répondre aux provocations policières et défendre le drapeau rouge lors des manifestations de rue. Mais en avril 1886 Lamouche fut expulsé, et le cercle semble s’être rapidement dissous. Sallard se fit marchand de journaux en 1887 et renonça à l’agitation politique. Il ne fit pas fortune. Pris en charge par l’assistance publique, il décéda dans le plus complet dénuement le 1er mars 1939.