NGUYEN Gérard

Par Louis Botella

Né le 16 mai 1944 à Paris (XIVe arr.) (Seine, Paris) ; ouvrier du Bâtiment, ensuite ouvrier puis employé de bureau à la SNCF ; membre du bureau national de la Section technique nationale Matériel et Traction de la Fédération FO des cheminots (1977- ?) ; membre du bureau de l’Union départementale FO du Rhône puis secrétaire de l’Union locale FO de Rive-de-Gier (Loire) ; militant trotskiste.

Gérard Nguyên est le fils de Tri Thieu, soudeur, et de Jeanne Rollin, femme de ménage dans une maison de retraite. Son père, fils de paysans et originaire de Chaudoc (Vietnam du Sud, Vietnam), exerça différents petits métiers à Saïgon, avant de venir s’établir en France. D’abord soudeur à l’autogène aux usines Renault à Billancourt [Boulogne-Billancourt], puis contrôleur de résistances au sein de la Sté Le Nickel, son père, syndiqué à la CGT, lutta pour l’indépendance de son pays.

Après l’obtention, au centre d’enseignement technique « Le Rebéval » à Neufchâteau (Vosges), du CAP de serrurier avec la mention « assez bien », Gérard Nguyên fut embauché, en 1960, dans le bâtiment comme serrurier poseur.

Il entra à la SNCF le 2 décembre 1964 comme ouvrier au service du Matériel à Lyon (Rhône) où il effectua toute sa carrière professionnelle avant de partir en retraite en 1995.

_ Appartenant à la mouvance trotskiste depuis 1964, Gérard Nguyên voulut adhérer à la CGT, ce qui lui fut refusé par ses dirigeants locaux, malgré une pétition signée par de nombreux collègues de travail.

Il devint membre de Force ouvrière et il participa en mai 1967 à Saint-Étienne (Loire) au congrès de l’Union Méditerranée ainsi qu’en juin de la même année à Issy-les-Moulineaux (Seine, Hauts-de-Seine) au congrès de la Fédération FO des cheminots.

Lors des événements de mai-juin 1968, Gerard Nguyên prit une part très active au déroulement du conflit, en sa qualité de responsable FO et de militant révolutionnaire, notamment dans les gares lyonnaises, les établissements du matériel SNCF d’Oullins et de Vénissieux, à l’usine Rhodiaceta (textiles) à Vaise [Lyon]... Ses relations et celles de ses camarades avec les responsables locaux de la CGT ne fut pas des plus harmonieuses.

Il intervint à la tribune au cours du congrès de mars 1969 de la Confédération CGT-FO.

Lors de la conférence nationale Matériel et Traction, qui se tint en mars 1977, il fut élu membre du bureau national de la Section technique nationale MT. Il obtint treize voix sur dix-huit face à trois autres candidats.

Au cours de l’année 1978, il devint avec Louis Botella, de Nancy, l’un des deux délégués fédéraux chargés d’animer les syndicats locaux, respectivement dans le Sud-Est et dans l’Est.

Cycliste, il fut victime d’un grave accident de circulation le 28 juillet 1979 et il subit deux interventions chirurgicales pour tenter de rétablir la mobilité d’un de ses bras. A la suite de sa convalescence, il fut muté dans les services administratifs de la SNCF.

Mandaté par son syndicat, il effectua plusieurs séjours en Pologne, dans différentes villes, pour venir en aide aux familles des militants emprisonnés par le régime du général Jaruzelski. Par la suite, des échanges franco-polonais eurent lieu pendant quelques années.

Il effectua également, après la chute, intervenue le 22 décembre 1989, de celui de Nicolae Ceausescu, un voyage en Roumanie, et plus particulièrement à Timisoara toujours pour venir en aide à des militants.

Pendant de nombreuses années, il siégeait au bureau de l’Union départementale FO du Rhône (notamment pour y représenter les sections de retraités) et, demeurant alors à Feyzin, il occupa également la fonction de secrétaire de l’Union locale de Givors et assumait des permanences à celle de Vénissieux.

Depuis 1981, à la suite d’un changement de résidence domiciliaire, et encore en mai 2020, il est le secrétaire de l’Union locale FO de Rive-de-Gier (Loire).

Au plan politique, il adhéra en 1964 à l’AJS (Association de la jeunesse socialiste) et à l’OCI (Organisation communiste internationaliste), de la mouvance trotskiste. Son « père spirituel » en politique fut Paul Dutheil, l’un des responsables rhodaniens du SNI (Syndicat national des instituteurs), qui anima pendant de nombreuses années des GER (groupes d’éducation révolutionnaire), outre celui de Lyon, d’autres, notamment à Dijon (Côte-d’Or), Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), Valence (Drôme), Avignon, Miramas (Bouches-du-Rhône), Marseille et Nice. Gérard Nguyên le seconda pendant quatre années.

Demeurant alors à Vénissieux, Gérard Nguyên était, depuis 1969 et pendant une dizaine d’années, l’un des responsables locaux de la FCPE (Fédération des conseils de parents d’élèves), puis il fut désigné pour siéger au bureau départemental du Rhône de cette association. Logé à la ZUP des Minguettes à Vénissieux, il s’occupa également de l’association des locataires de cet important centre résidentiel.
D’un premier mariage avec une employée comptable, il eut trois enfants (deux filles et un garçon). Son second conjoint exerça la profession d’infirmière.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article7055, notice NGUYEN Gérard par Louis Botella, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 17 mai 2022.

Par Louis Botella

SOURCES : Arch. Fédération FO des cheminots. — Le Rail syndicaliste, mars, juillet-août 1967. — Compte rendu du congrès confédéral de 1969 de la Confédération CGT-FO. — Informations transmises en mars et avril 2020 par l’intéressé.

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