SANTAINE Joseph, Baptiste

Né en 1845 à Paris ; chiffonnier ; communard, déporté en Nouvelle-Calédonie.

Enfant trouvé, il avait été élevé par un joueur d’orgue. Il avait subi, de son aveu, six condamnations entre 1862 et 1869, dont trois pour vol (quatre mois, treize mois et deux ans de prison), deux pour coups et blessures et une pour abus de confiance. « Il cumulait avant la guerre le métier de chiffonnier avec celui de coqueur, c’est-à-dire qu’il rendait quelques services à la police en dénonçant les voleurs avec lesquels il vivait ».

Engagé volontaire, pendant la guerre, dans les Éclaireurs d’Indre-et-Loire, il vint à Paris le 13 ou le 14 mars 1871 ; il se fit incorporer dans le 207e bataillon de la Garde nationale où il devint successivement sous-lieutenant, lieutenant, puis capitaine. Dans le courant d’avril, on le retrouve simple garde, ordonnance du colonel de la Commune Laporte de la XVIe légion qui, « acheté par le gouvernement régulier devait, moyennant 500 000 francs, livrer une porte de Paris ». Santaine fut soupçonné d’avoir été placé par la Commune auprès de Laporte pour le surveiller. Le 17 avril, amené par celui-ci aux avant-postes des troupes régulières, il fut arrêté et conduit à Versailles. Mis au secret, il paraîtrait avoir écrit à la Commune, par l’intermédiaire de sa maîtresse, une lettre « à la suite de laquelle le colonel Laporte a dû renoncer à ses projets ».

Le 10 septembre 1871, dans la cour de l’Orangerie, il trouva un porte-monnaie contenant 75 f et, spontanément, le déposa entre les mains de l’autorité. Il fut condamné, le 18 juillet 1872, par le 4e conseil de guerre, à la déportation dans une enceinte fortifiée et à la privation des droits civiques. Il arriva à Nouméa le 8 décembre 1873.

Il était célibataire.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article70596, notice SANTAINE Joseph, Baptiste, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 12 juillet 2020.

SOURCES : Arch. Nat., BB 24/781, n° 11662, S 72. — Arch. PPo., listes d’amnistiés. — Note de Louis Bretonnière.

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