NICKMILDER Maurice [NICHMILDER Maurice, Georges, dit]

Par Michel Gorand

Né le 12 septembre 1906 à Paris (XIVe arr.), mort le 24 février 1974 à Paris (VIIe arr.) ; vice-président (1954-1956) puis président (1956-1960) de la Fédération des cheminots CFTC ; membre du bureau confédéral CFTC (1957-1959).

En 1926, Maurice Nickmilder adhéra au syndicat professionnel des cheminots CFTC dont le siège était à Paris. Il y assura des responsabilités à partir de 1936 et milita à la Jeunesse ouvrière chrétienne. En 1935, il était trésorier de l’union locale de Crépy-en-Valois(Oise). Originaire de l’Union Est, dont il était secrétaire général adjoint, Maurice Nickmilder siégea au bureau fédéral des cheminots CFTC en 1938-1939. Élu au conseil fédéral de 1939-1940 au titre de l’Est, il revint au bureau fédéral en 1941 et fut désigné comme adjoint au président de la commission des jeunes par le bureau fédéral du 16 mars 1942. Il participa à certaines séances de négociation sur la Charte du travail comme représentant de la région Est, et fit partie de ceux qui mirent en minorité Maurice Garnier, secrétaire général de la Fédération lors du conseil fédéral du dimanche 28 mars 1943 et, en conséquence, fut élu secrétaire général de la Fédération des syndicats chrétiens (FSC) par la commission administrative réunie le 31 mai 1943, il siégea à partir de juin 1943 à la commission provisoire d’organisation (charte). Dans la circulaire fédérale n° 15 du 1er juin 1943, il précisait aux militants : « Les temps que nous vivons depuis trois ans sont des temps durs, agités et surtout incertains... nous cherchons tous quel est le meilleur moyen de rester fidèles à cette doctrine basée sur les principes des encycliques Rerum Novarum et Quadragesimo anno... Nous différons sur les moyens les plus propres à assurer le triomphe de cette doctrine en ces temps troublés... » Mais l’opposition interne grandissante à la Charte du travail amena un nouveau changement dans la Fédération : le conseil fédéral du 19 décembre 1943 vota le « retrait » de la charte (de la commission provisoire d’organisation) et Nickmilder fut remplacé par André Paillieux au poste de secrétaire général de la Fédération lors de la commission administrative du 23 janvier 1944 qui nomma Maurice au poste de secrétaire général adjoint. Maurice Nickmilder, qui avait été détaché comme permanent le 1er mai 1944, fut nommé secrétaire fédéral lors de la réunion de la commission administrative du 30 juin 1944 à la place de Maurice Darnais*. Il participa du 8 au 20 avril 1946, avec Maurice Garnier* à une tournée syndicale en Allemagne, auprès des cheminots français détachés pour la reconstruction des chemins de fer allemands, Maurice Nickmilder fut réélu au bureau fédéral lors du congrès de mai 1946 alors qu’il était employé principal de l’arrondissement Matériel de Noisy-le-Sec (Seine) et secrétaire général du syndicat CFTC de Paris-Est ; lors du congrès, c’est lui qui rendit compte de l’activité fédérale depuis la Libération. C’est aussi lui qui prit la parole, pour la CFTC, lors du rassemblement du 9 juin 1947, de 3 000 cheminots à Paris pendant la grève des cheminots du 7 au 11 juin 1947. Il fut également réélu au congrès fédéral suivant de janvier 1948 et c’est à partir du 22e congrès de mai 1950 qu’il fut désigné secrétaire général adjoint alors qu’il avait été promu, sur le plan professionnel, chef de groupe dans son établissement de Noisy-le-Sec. Au congrès de 1952, où il fut réélu secrétaire général adjoint, il intervint sur la question des salaires. Il y critiqua l’action du chef de gouvernement Antoine Pinay, qui n’avait pas tenu sa promesse d’une négociation d’une véritable convention collective. En même temps, il réaffirma la ligne de conduite confédérale sur les rapports du syndicalisme avec la politique, « totale indépendance que nous avons prouvée dans les faits à différentes reprises ». Au niveau confédéral, il fut élu au conseil confédéral lors du 27ème congrès de mai 1953, désigné, pour la fédération, à celui de mai 1955, élu au bureau confédéral de juin 1957, réélu à celui de juin 1959 où il devint trésorier de la confédération.

Au congrès de 1954, il fut élu à la vice-présidence de la Fédération, puis à la présidence lors des congrès fédéraux de 1956 et 1958 et eut toujours la réputation d’être un tribun. Lors du 10e congrès de la Fédération internationale des syndicats chrétiens de cheminots, qui se tenait à Vienne (Autriche) les 12 et 13 mai 1955 et qui remplaça, dans son titre, le mot « cheminots » par « transports » pour s’ouvrir aux transports routiers, maritimes et aériens, Maurice Nickmilder fut élu Président pour la période 1955-1958, en remplacement d’un autre cheminot français, Léon Delsert, parti à la retraite. Il siégea d’autre part, au conseil d’administration de l’association chargée de la gestion de la maison familiale de vacances des cheminots de France (CFTC) de St Denis près Martel (Lot), dès l’assemblée générale constitutive du 29 mai 1954 et fut renouvelé à l’AG de janvier 1956. Il ne fut pas réélu au congrès fédéral de 1960, sans doute à cause de son engagement gaulliste, mais resta au comité national jusqu’à 1961, date à laquelle il reprit son activité professionnelle. Il demeura administrateur CFTC à la Caisse de prévoyance de 1952 à 1964, et membre du conseil d’administration de la mutuelle familiale des cheminots dans les années 1950. À la création de la CFTC maintenue en 1965, il siégea au bureau de cette fédération comme membre de droit et devint trésorier. Il fut membre du Conseil économique et social de 1969 à 1974, désigné au titre des personnalités Outre-mer et zone franc et présida le groupe CFTC de trois membres.

Maurice Nickmilder s’était marié en mai 1935 avec Germaine Dumoulin à Haudouin (Oise). Il fut nommé au grade de chevalier de la Légion d’Honneur (JO du 30 mai 1959).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article7060, notice NICKMILDER Maurice [NICHMILDER Maurice, Georges, dit] par Michel Gorand, version mise en ligne le 26 septembre 2015, dernière modification le 19 septembre 2017.

Par Michel Gorand

SOURCES : Arch. CFDT. — Le Cheminot de France. — Comptes rendus des congrès fédéraux. — DBMOF, tome 37, p. 265. — Notes de Louisette Battais, Michel Launay et de Georges Ribeill. — Etude 2006 d’Annie Kuhnmunch. — État civil.

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