SARDIN Paul, Jules

Fils d’un journalier et d’une blanchisseuse, célibataire, Sardin s’était engagé au 88e de ligne le 1er août 1870. Le 17 mars 1871, il était avec sa compagnie rue Poncelet dans le XVIIe arr. ; le lendemain, on envoya les hommes à Montmartre où ils furent fait prisonniers et conduits rue des Rosiers ; il fut conduit place Vendôme, interrogé puis relâché (devant le conseil de guerre qui le condamna il nia avoir mis crosse en l’air) ; il prétendit s’être rendu alors chez ses parents à Clichy et y être resté inactif jusqu’au 27 avril en ayant essayé de sortir de Paris ; il fut arrêté à cette date, conduit à la caserne du Louvre et incorporé au 270e bataillon fédéré ; il y passa une semaine puis il alla à la caserne de la Cité et fut de garde à l’Hôtel de Ville. Après l’entrée des Versaillais, il suivit son bataillon dans le Xe arr. où il défendit une barricade au coin du boulevard de Magenta et de la rue des Vinaigriers, puis à Belleville où il fut fait prisonnier le 28 mai, rue de la Roquette après avoir abandonné son arme et son uniforme dans « un garni ».
Il fut condamné, le 17 octobre 1871, par le 2e conseil de guerre, à cinq ans de détention et à la dégradation militaire pour attentat ayant pour but d’exciter à la guerre civile en armant ou en portant les citoyens à s’armer les uns contre les autres. Détenu un temps à Clairvaux (Aube), il refusa le travail et, en même temps que lui, environ soixante-dix de ses camarades ; il maintenait son refus en septembre 1872. Sa peine fut réduite de six mois le 16 novembre 1871 puis, alors qu’il était détenu à Thouars (Deux-Sèvres), entièrement remise le 24 juin 1876.
Il se rendit à Elbeuf (Seine-Inférieure) où il se maria en 1878 à une épinceteuse.