SCHLOSSER Eugène

Par Gilles Pichavant

Commis aux transatlantiques du Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) ; secrétaire du Comité central républicain de Solidarité du Havre, en 1871.

Eugène Schlosser était commis de commerce du Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), aux Transatlantiques. Il y habitait 27 grande rue. Il fut secrétaire du Club « socialiste » qui tenait séance rue Bernardin-de-Saint-Pierre, qui se transforma en « Comité central républicain de Solidarité » en mars 1871, et dont le président était Albert Detré. En avril 1871, Schlosser témoigna sa sympathie pour la Commune de Paris, lors des nombreuses réunions de ce club. La police dit de lui qu’il était "un exalté, et qu’il avait été autrefois "condamné à un mois de prison pour coups et blessures".

Le 30 avril 1871, ce comité présenta une liste aux élections municipales du Havre. Eugène Sclosser fut présenté en 10e position sur cette liste. Elle obtint une moyenne de plus de 2200 voix, soit environ 22%, ce qui dépassa toutes les espérances de ses promoteurs et inquiéta fortement les autorités.

Le 2 mai, au lendemain de ce résultat plus qu’honorable, Eugène Sclosser signa avec le président du club Albert Détré, Odillon Lehrner, Houssot*, Antoine, et Ferral, une adresse aux électeurs du Comité central républicain de solidarité, qui déclarait notamment : "C’est un assez beau début, après tout. (...) Cependant toute peine n’est pas perdue (…) Pour la première fois, nous avons intéressé plus de citoyens à la cause de la Revendication qu’il ne s’en était jamais rencontré. Nous avons aidé le Peuple à faire la lumière de ses droits ; il a soutenu le premier combat contre les champions de la Misère et de l’Exploitation ; notre programme restera, et il faudra bien, un jour ou l’autre, compter avec lui et avec la masse (…) ».

En septembre 1876, Schlosser fut membre d’un "Comité d’initiative" local, en vue de l’envoi de délégués du Havre au premier Congrès ouvrier qui se tint à Paris du 2 au 10 octobre suivants. En plus de celui-ci, ce comité fut composé en majorité de métallurgistes : Rissetto*, Dintzer*, Lebrigre*, J. Wright*, C. Lefeunten*, Loisel* et Hisselin* ; d’un ancien communard, l’un des derniers combattants du Père Lachaise, le radical Théodule Gauthier ; de Berthre, menuisier, et ancien membre, comme Schlosser, du Comité central républicain de Solidarité de 1871.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article70770, notice SCHLOSSER Eugène par Gilles Pichavant, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 13 janvier 2021.

Par Gilles Pichavant

SOURCES : Notes de Jean Maitron — Arch. Dép. de Seine-Maritime, dossier sur Enquête parlementaire sur l’insurrection du 18 mars 1871, cote 2U2704. — Enquête parlementaire sur l’insurrection du 18 mars 1871, Librairie Germer-Baillère, 1872, tome 1. — Jean Legoy, Le peuple du Havre et son histoire , tome 1, imprimerie Édip, 1984.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable