NIVAL Voltaire [NIVAL Épicure, Démocrite, dit Voltaire]

Par Jean-Louis Broilliard

Né le 17 février 1895 à Saint-Alpinien (Creuse), mort le 7 octobre 1955 à Saint-Alpinien ; cheminot, puis cimentier, puis ouvrier agricole ; militant communiste ; conseiller municipal de 1944 à 1955.

Voltaire Nival était issu d’une famille de maçons creusois émigrés à Thann (Haut-Rhin) et revenus au pays natal en 1870. Son père fréquenta jusqu’à l’âge de quinze ans l’école des frères d’Aubusson ce qui explique sans doute, par réaction, son anticléricalisme. Le choix des prénoms témoigne de la culture familiale. Titulaire du Certificat d’études primaires, Voltaire avait hérité de son père un goût prononcé pour la lecture qui le conduisit à l’étude des grands maîtres de la pensée marxiste et communiste dont il réunit les œuvres en une bibliothèque, la première de la région. Dans une autobiographie de 1932, il écrivit : « Autodidacte, j’ai étudié la plupart des ouvrages de Marx-Engels et Lénine parus en France, sans cependant m’être livré à une étude suffisamment profonde de leurs œuvres. »

Après la guerre, Voltaire Nival devint cheminot et syndicaliste, pour peu de temps, puisqu’il fut révoqué pour avoir pris une part trop active aux grèves de 1920. Il devint alors ouvrier cimentier à Paris et le demeura jusqu’en 1925, date à laquelle il adhéra au Parti communiste, au mois de novembre. Il garda un vif souvenir de la manifestation parisienne pour la défense de Sacco et Vanzetti en 1921. Il revint en 1925 dans la Creuse travailler à la petite propriété paternelle comme ouvrier agricole.

Là, son dévouement à la cause communiste le fit désigner plusieurs fois comme candidat aux élections législatives : les 22 et 29 avril 1928, dans la circonscription d’Aubusson, sur 19 638 inscrits, il obtint 894 voix au premier tour soit 4,5 % et 177, au second tour, soit 0,9 % ; le 1er mai 1932, dans la circonscription de Bourganeuf, il rassembla 1 234 voix sur 13 366 inscrits soit 9,2 % ; le 26 avril 1936, à nouveau dans la circonscription d’Aubusson, il recueillit au premier et unique tour 2 132 voix soit, 11,7 % sur 18 236 inscrits. En 1938, Voltaire Nival fut candidat aux élections sénatoriales.

À la Libération, il devint président de la délégation municipale de Saint-Alpinien et resta conseiller municipal jusqu’à sa mort.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article7084, notice NIVAL Voltaire [NIVAL Épicure, Démocrite, dit Voltaire] par Jean-Louis Broilliard, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 21 juillet 2022.

Par Jean-Louis Broilliard

SOURCES : RGASPI, 495 270 8648, Autobiographie, Paris , le 12/03/32. — Arch. Dép. Creuse, 9J, 3 M 111, 3 M 115, 3 M 320, 3 M 323. — Pasty, Thèse, op. cit. — Témoignage de la sœur de Voltaire Nival. — Écho du Centre, 14 et 22 octobre 1955. — G. Dauger, Aux origines du Front populaire dans la Creuse, Études creusoises, Guéret, 1986.

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