SÉBILLE Adolphe, Mathurin

Par Jean-Pierre Bonnet

Né à Broons (Côtes-du-Nord) le 23 juin 1823 ; décédé à Paris (11e) le 1er janvier 1879 ; officier de santé ; communard, commandant par intérim de la 11e légion fédérée en avril 1871.

Étudiant en pharmacie, il semble avoir par la suite exercé comme officier de santé (il se présenta néanmoins à diverses occasions comme médecin, sous son nom et sous le pseudonyme de Dr Fabricius).
Il se signala dès 1865 par la publication d’une brochure matérialiste intitulée Le Prêtre devant le Christ (Paris, Impr. de Turfin et Juvet). En 1868, il participa activement à la controverse qui opposa l’Ecole de Médecine de Paris à Mgr Dupanloup en publiant une brochure intitulée Lettre d’un matérialiste à Mgr Dupanloup (Paris, Delahaye). La même année parut encore son Etude médico-psychologique. Dieu, l’homme et ses fins dernières par le Dr Fabricius (Paris, Delahaye). Il fut peut-être mêlé à l’une des nombreuses affaires de contrefaçon concernant l’Eau de mélisse des Carmes (Gazette des tribunaux, 3 septembre 1868).

A. Sébille fut plusieurs fois candidat à des élections. Lors des élections législatives de 1869, il se présenta dans la 2e circonscription des Côtes-du-Nord. À ce sujet le Journal des villes et des campagnes écrivait le 18 mai 1869 : « M. Sébille, auteur de brochures matérialistes dirigées contre l’évêque d’Orléans ne s’est-il pas avisé de se présenter aux électeurs ? M. Sébille n’a qu’un titre, c’est d’être né à Dinan. » (Il était en fait né à 25 km de Dinan, dans le même département). Se réclamant de la démocratie radicale socialiste, il fut de nouveau candidat en novembre lors de l’élection complémentaire dans la 3e circonscription de Paris, contre Ledru-Rollin, Crémieux et Pouyer-Quertier.

Il fut très présent dans les réunions des clubs en 1869-1870 : il prit la parole aux Folies-Belleville, à la Redoute, à la salle du passage Molière, au Théâtre Déjazet et à la Salle d’Aligre, rue Dieu. Élu président de séance dans cette dernière salle le 1er mai 1870, il fut victime d’une cabale du Figaro qui affirma qu’un assesseur n’avait pas voulu s’asseoir à côté de lui, car il était « soûl comme une grive ». Sébille protesta (Le Rappel, 9 mai 1870) et en appela au témoignage de Pierre Vésinier, mais en vain. La polémique devait d’ailleurs ressortir plus tard car Sébille attaqua le Figaro, sans pouvoir, semble-t-il, apporter de preuves convaincantes, les éventuels témoins étant morts pendant la Commune, en prison ou en fuite (Gaulois, 10 janvier 1873)...

Nommé capitaine au 148e bataillon (le Siècle, 20 octobre 1870), il passa chef du même bataillon après l’armistice (Gaulois, 10 mars 1871). Il ne semble pas avoir participé très activement à la Commune bien qu’il ait brièvement commandé par intérim la 11e légion fédérée et ait signé à ce titre les 11-12-13 avril l’ordre de convocation des bataillons. En tout cas il ne fut pas condamné après coup.

Il fut de nouveau candidat à la députation en 1876 et 1878. Il mourut à son domicile 42, boulevard Beaumarchais, le 1er janvier 1879. Ses obsèques civiles furent annoncées dans la Lanterne du 5 janvier 1879. Il y est dit « officier de santé » (« médecin » selon l’acte de décès), « ancien commandant pendant le siège ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article70844, notice SÉBILLE Adolphe, Mathurin par Jean-Pierre Bonnet, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 29 avril 2019.

Par Jean-Pierre Bonnet

SOURCES : État civil. – Murailles... 1871, op. cit., p. 226. – La Lanterne, 5 janvier 1879.

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