Par Jean Maitron, Claude Pennetier
Né le 3 février 1833 à Virson, arrondissement de Rochefort (Charente-Inférieure) ; ébéniste ; communard, déporté en Nouvelle-Calédonie.
Fils de Guillaume Semblat, menuisier, et de Marie Thenon, Rodolphe Semblat se maria le 23 juin 1866 à Joséphine Tavot, couturière, née le 21 mars 1848 à Paris XIe arr. ; sans enfant, il habitait à Paris, 10, passage du Chantier (XIIe arr.) et travaillait comme ébéniste.
Sous la Commune de Paris, il appartint au 195e bataillon de la Garde nationale, et fut délégué de sa compagnie au comité central. Il fut chargé, avec Louis Petit et Édouard Riblet du 195e bataillon d’exécuter dans le XIe arr. le décret de la Commune ordonnant l’expulsion des communautés religieuses. Le 21 avril, ils expulsèrent les Sœurs du n° 70, rue du Chemin-Vert (XIe arr.) ; le 25 avril, les Dominicains de la Croix, dont le couvent était, 92, rue de Charonne (XIe arr.). Il prétendit s’être retiré chez son beau-père le 24 mai.
Il fut condamné, le 5 juillet 1872, par le 5e conseil de guerre, à la déportation simple et arriva à Nouméa le 9 août 1874. Il fut amnistié le 29 mai 1879.
Il vécut à Paris rue Keller.
Rodophe Semblat mourut à Ivry-sur-Seine le 28 janvier 1911, sans doute à l’hôpital car sa femme habitait toujours 7 rue Keller. Elle même décéda le 30 décembre 1911.
Il y a eu des hésitation sur les prénoms et la date de naissance de Rodolphe Semblat. Il utilisait parfois l’état civil de son frère Jacques Théophile, né à Rochefort le 4 février 1835, inscrit maritime. On ignore si les deux frères restèrent en contact mais Jacques changea d’identité et se maria à Sydney (Australie) sous le nom de Théophile de Tenon, fils d’un docteur en médecine, originaire de Bordeaux. Marin, il devint chercheur d’or. Certains de ses descendants se firent appeler Tenon de Semblat. Sut-il que son frère avait été déporté sur un île qu’il connaissait bien, la Nouvelle-Calédonie ?
Par Jean Maitron, Claude Pennetier
SOURCES : Arch. Nat., BB 24/771 n° 3769 (dans dossier Semblat Joséphine) et BB 27. — Renseignements fournis par Henri Delpierre, Quimper. — État civil de Virson. — Note de Louis Bretonnière.