NORMANDIN Émile [Eugène, Émile, Adrien]

Par Alain Dalançon, Yves Dauriac

Né le 10 février 1895 au Dolus (Charente-Inférieure, Charente-Maritime), mort en déportation le 8 février 1945 à Oranienburg (Allemagne) ; cheminot ; militant communiste et syndicaliste de la CGTU puis de la CGT, Résistant.

Fils de Bénoni-François Normandin, sous-brigadier des douanes et de Berthe Normandin, sans profession, résidant à la Pointe du Chapus (Charente-Inférieure), Eugène Normandin naquit chez son grand-père maternel, forgeron dans l’île d’Oléron au Dolus.

Il s’engagea à 18 ans, le 12 mars 1913, au 4e Dépôt des équipages de la flotte à Rochefort comme matelot mécanicien et navigua sur le Lavoisier de mars 1914 à août 1917, revint au 4e dépôt à Rochefort (Charente-Inférieure) et termina son engagement au centre des dirigeables d’Alger en août 1919.

Il épousa à Marennes le 2 avril 1921 Magdeleine Marie Bourreau.

Devenu ouvrier serrurier au dépôt de la gare de La Rochelle (Charente-Inférieure), Émile Normandin milita au Parti communiste dès ses origines et adhéra à la CGTU. Il était toujours secrétaire du syndicat unitaire des cheminots en 1935. Il participa à toutes les manifestations locales du mouvement ouvrier et devint en janvier 1936, avec la fusion syndicale, secrétaire adjoint de l’Union locale puis membre du bureau de l’Union départementale. Après avoir habité à La Rochelle, il résidait en 1938 à Saintes, 62 cours Réverseaux et s’était tourné vers l’action politique à partir de cette époque.

En 1939, ayant refusé de condamner le Pacte germano-soviétique, il dut abandonner ses fonctions à l’UD. Il revint travailler comme ajusteur au dépôt de Bongraine à La Rochelle et habitait rue de Metz. Il devint, fin 1941 ou début 1942, responsable du groupe de résistance SNCF, chargé notamment de l’exfiltration des aviateurs alliés dont les appareils avaient été abattus par la Flak.

Arrêté par la Gestapo le 4 septembre 1942, ainsi que plusieurs autres résistants communistes, Emile Normandinl fut déporté en Allemagne le 21 janvier 1943 et mourut au camp d’Oranienburg le 8 février 1945. Déclaré « mort pour la France » le 12 janvier 1966, son nom figure sur l’arrêté du 3 juillet 1995 établissant une liste des personnes portant apposition de la mention « Mort en déportation » sur les actes et jugements déclaratifs de décès.

Son acte de naissance porte par erreur en marge : mort à « Buckenval » le 4/9/1942.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article7110, notice NORMANDIN Émile [Eugène, Émile, Adrien] par Alain Dalançon, Yves Dauriac, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 19 février 2021.

Par Alain Dalançon, Yves Dauriac

SOURCES : Arch. Dép. Charente-Inférieure, 4 M 6, 18 et 19, état civil, registre matricule. — Défense républicaine, Le Prolétaire (1935) — Témoignage de Guy Aubry (voir Roccafortis, n° 64, septembre 2019).

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