Par Pierre Vincent
Née le 12 décembre 1935 à Marseille (Bouches-du-Rhône), morte le 29 juillet 2000 à Paris (XVe arr.) ; cheminot, employée ; syndicaliste CGT, membre de la direction de la Confédération générale du travail (1972-1983), membre du bureau de la Fédération CGT des cheminots (1983-1990).
Le père de Françoise Oliva, cheminot, travaillait au Magasin général de Villeneuve-Saint-Georges (Seine-et-Oise) et occupait des responsabilités militantes à la CGT. Sa mère était agent communal. L’un et l’autre avaient été résistants et membres du PCF. Titulaire du BEPC, Françoise Oliva commença ses activités professionnelles comme secrétaire. Ainsi, elle fut agent contractuelle au ministère des Finances et travailla à l’agence de publicité Bleustein-Blanchet sur les Champs-Élysées. Entrée à la SNCF, elle occupa divers emplois d’employée à Paris-Sud-Est.
Elle adhéra à la CGT en 1954. En 1963, elle devint déléguée du personnel et, l’année suivante, elle intégra le Conseil national de la fédération CGT des cheminots. Lors des grèves de mai 1968, elle fut très présente dans l’action syndicale menée en gare de Lyon, occupant également des responsabilités à l’Union Sud-Est. En 1971, elle fut élue au secrétariat du secteur de Paris-Sud-Est, responsabilités au titre de laquelle elle devint permanente en 1973.
Afin d’assurer ces mandats, elle suivit plusieurs formations syndicales : de base (1963), moyen (1966), main-d’œuvre féminine (1968) et supérieur (1969).
Déléguée au comité central des activités sociales (CCAS), d’une grande capacité d’écoute, pédagogue, elle trouva son domaine de prédilection dans la transmission du savoir, dans l’éducation syndicale. Devenue collaboratrice du bureau confédéral CGT, elle travailla un temps auprès d’André Allamy et Guy Moineau à la Promotion des cadres syndicaux. Elle fut également membre de la commission confédérale féminine. Elle s’exprima pleinement comme secrétaire du Centre confédéral d’éducation ouvrière (CCEO) et présidente du Centre d’études et de recherches sur la coopération internationale (CERCI). Elle consacra beaucoup de son temps aux questions internationales dans le cadre de sa responsabilité éducative. Disponible, convaincante, elle faisait toujours l’unanimité.
En 1983, elle revint à la Fédération des cheminots CGT et intégra le bureau fédéral. Son nouveau champ d’action concerna les questions économiques comme présidente de la commission économique du comité central d’entreprise de la SNCF et puis comme responsable fédérale du secteur jusqu’au congrès de 1990, date de son départ à la retraite. Françoise Oliva faisait partie de l’équipe qui mit en place Émergences Formation et elle fut membre des conseils d’administration des Instituts du travail de Sceaux et de Strasbourg, ainsi que de l’Université Paris I-Sorbonne. Elle-même avait repris des études personnelles en 1982 et obtenu un diplôme d’études approfondies (DEA), option formation.
Militante du PCF après avoir été membre de l’Union de la jeunesse républicaine de France (UJRF), elle fut candidate aux élections municipales de Mitry-Mory (Seine-et-Marne).
Françoise Oliva avait eu deux filles d’un premier mariage. Elle partagea la vie de Jean Perrault puis de Jean-Claude Laroze, secrétaire de la CGT, qu’elle épousa le 26 juin 1980. Elle se retira en Corse en 1992 avec son mari qui reprenait des activités professionnelles en Haute-Corse à EDF. Au retour d’un voyage à Cuba, elle tomba malade à l’automne 1998, victime d’un cancer des poumons dit « petite cellule », celui des fumeurs passifs.
Par Pierre Vincent
SOURCES : Arch. Fédération CGT des cheminots. — La Tribune des cheminots, septembre 2000. — Comptes rendus des congrès fédéraux. — Renseignements fournis par Jean-Claude Laroze.