Né le 5 janvier 1835 aux Verrières (Suisse) ; demeurant à Paris, 43, rue du Chemin-Vert (XIe arr.) ; facteur d’instruments de musique ; communard, déporté en Nouvelle-Calédonie.
Il était marié, sans enfant. Incorporé en 1854 comme engagé volontaire dans le 28e régiment de ligne, il avait fait la campagne de Crimée. De retour à Paris, il avait subi, du 20 février 1862 au 26 novembre 1868, six condamnations pour vol et rupture de ban, variant de deux mois à deux ans de prison. Libéré le 26 novembre 1870, il fut dirigé sur Melun où il était astreint à résider par suite d’une condamnation antérieure à cinq ans de surveillance. Il entra alors comme sergent-instructeur dans les compagnies franches du 15e corps d’armée. Le 19 décembre suivant, il était promu lieutenant ; bientôt après, il fit la campagne de l’Est.
Interné en Suisse, puis libéré, il arriva le 12 avril 1871 à Paris dont le séjour lui était interdit. Il entra comme lieutenant dans la 2e compagnie de marche du 237e bataillon fédéré. Le 15 avril, il alla à la porte Maillot avec son bataillon puis le 18 à Issy où il fut élu commandant du bataillon, il y resta jusqu’au 16 mai. Il aurait participé les 3 et 7 mai à des perquisitions faites au couvent de la congrégation des Sacrés-Coeurs et à l’arrestation du père Jean Lecornu, il y installa un poste permanent. Le 16, il était au Champ-de-Mars puis le 20, il alla à la porte Maillot renforcer le 104e bataillon puis avec des gardes de son bataillon, il se rendit à la préfecture de Police puis place Voltaire où il reçut du chef de la 11e légion Édouard Sylvestre, le commandement des forces qui s’y trouvaient. Il aurait assisté à l’exécution de Charles de Beaufort après avoir tenté d’intervenir. Il rentra ensuite chez lui.
Il échappa à la répression et au début de juillet 1871, il déroba une montre et une chaîne en argent chez un marchand de vins ; poursuivi pour ce fait et pour rupture de ban, il fut condamné, le 20 septembre 1871, à trois ans de prison, puis, reconnu par la justice versaillaise, le 21 juin 1872, par le 5e conseil de guerre, à la déportation dans une enceinte fortifiée.
En prison, le 5 décembre 1872, il épousa Marie Anne Braun, condamnée en jugement contradictoire, par le 5e conseil de guerre, à dix ans de détention. Il arriva à Nouméa le 28 septembre 1873 à bord du Calvados, qui quitta Saint-Martin-de-Ré le 15 mai 1873 puis Rochefort le 18 mai suivant puis Sainte Catherine le 28 juillet 1873 pour arriver à la presqu’ile Ducos le 29 septembre 1873. Il fut poursuivi pour soustraction frauduleuse d’huile et acquitté par le 1er conseil de guerre à Nouméa le 2 avril 1880. Gracié le 17 juillet 1880, il rentra par le Navarin.
SOURCES : Arch. Min. Guerre, GR 8 J 191 (556). — ANOM, COL H 102. — Arch. Nat., BB 24/783. — Arch. PPo., listes d’amnistiés. — P. Benoît Perdereau, Les martyrs de Picpus, Adolphe Josse, 1871, p. 331 et s. — Notes de Louis Bretonnière et de Pierre-Henri Zaidman.