TEULIÈRE Pierre, Marcelin, dit Ernest [ou TEULIÈRES]

Né le 12 mai 1840 à Liourdres (Corrèze) ; mort le 21 février 1918 à Paris (XVIIe arr.) ; journaliste (prénommé Édouard selon Vuillaume, op. cit.) ; adhérent de l’AIT ; communard.

Le 30 mai 1870, à Nantes (Loire-Inférieure), il avait été condamné à six mois de prison et 2 000 f d’amende pour complicité d’offenses envers l’impératrice.
Rédacteur au Combat (16 septembre 1870-23 janvier 1871) dirigé par Félix Pyat, Teulière, dont les dernières adresses à Paris furent 4, cité d’Odessa, et rue Gay-Lussac, Ve arr., était membre de l’Internationale, section sociale du Quartier des Écoles (cf. Dict., t. IV, p. 63).

« Délégué-adjoint à l’ex-préfecture de police » durant la Commune de Paris, auxiliaire de Raoul Rigault. Teulière réussit à fuir après la défaite.
Le 4e conseil de guerre le condamna par contumace, le 16 juillet 1874, à la déportation dans une enceinte fortifiée. Teulière avait gagné la Bretagne puis Londres (« notre réception à Holborn — quartier de Londres où le Conseil général de l’Internationale tenait ses réunions — fut mauvaise ») et fut un de ceux qui constituèrent la Section fédéraliste française de 1871 (cf. t. IV, pp. 78-79).

Au début de 1872, il fut appelé à Lausanne par Paul Piat pour travailler à la liquidation de la Société française Laurent et Bergeron longtemps chargée de l’exploitation du réseau de la Compagnie des chemins de fer de la Suisse occidentale. Il contribua à « ressusciter la Section internationale de cette ville » (J. Guillaume, L’Internationale, op. cit. t. II, p. 267).
À la date du 10 juin 1872 (Lausanne), il fut un des signataires de la brochure Réponse de quelques internationaux, membres de la Fédération jurassienne à la Circulaire privée du Conseil général de Londres, brochure reproduite dans La Première Internationale (J. Freymond), op. cit., t. II, pp. 297-315. Selon un rapport de police de 1876 (cf. Arch. PPo., B a/438, 27 septembre) Teulière aurait appartenu un temps à la section de propagande de Genève, section de l’AIT affiliée à la Fédération jurassienne et composée presque exclusivement de réfugiés français (voir Dict., t. IV, p. 80). En 1874, il collabora à La Commune (20 avril-novembre) revue mensuelle paraissant à Genève, et il fut un des 54 signataires de l’adresse Au citoyen Garibaldi, quatre pages imprimées de « proscrits de la Commune » datées Genève, 27 janvier 1875 (cf. archives Claris, IFHS).
Teulière fut un des quatre secrétaires du 8e congrès de l’Internationale « antiautoritaire » qui se tint à Berne du 26 au 29 octobre 1876. Toutefois, il n’y était pas délégué.

Il semble être revenu s’installer à Liourdres après son retour d’exil puisqu’il s’y maria tardivement en 1893.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article71593, notice TEULIÈRE Pierre, Marcelin, dit Ernest [ou TEULIÈRES], version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 30 juin 2020.

SOURCES : Arch. Nat., BB 24/860 A. — Arch. PPo., B a/438 (rapport du 27 septembre 1876) et listes de contumaces. — J. Guillaume, L’Internationale, op. cit., t. II, pp. 267-296 et t. IV, p. 93. — M. Vuillaume, Mes Cahiers rouges, op. cit. — J.O. Commune, 20 mars (le nom est orthographié Teullière). — Notes de Jean-Pierre Bonnet. — Michel Cordillot (coord.), La Commune de Paris 1871. L’événement, les acteurs, les lieux, Ivry-sur-Seine, Les Éditions de l’Atelier, janvier 2021.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable