THEIS Christian, Antoine

Né le 21 juin 1833 à Saint-Goar (Prusse rhénane) ; demeurant à Paris, 45-47, rue Denoyez (XXe arr.) ; garçon de magasin ; communard, déporté en Nouvelle-Calédonie, où il mourut.

Il était marié, père de quatre enfants. Il habitait la France depuis le 2 février 1855 ; il avait épousé une Française après avoir fait, dans la Légion étrangère, les campagnes de Crimée et d’Italie.
Pendant la guerre contre la Prusse, il avait servi comme sergent à la 8e compagnie sédentaire du 118e bataillon de la Garde nationale. Vers le 4 avril 1871, son ami Merlieux, ex-sergent-major de sa compagnie, nommé secrétaire général du ministère des Finances, l’investit des fonctions d’inspecteur ou surveillant général des services intérieurs. Le 25 avril, il fut nommé concierge principal du Ministère ; on l’accusa d’avoir pris part à l’incendie du Louvre. Allemane le dit concierge du Ministère des Finances, apolitique et ayant combattu l’incendie. À l’approche des troupes de Versailles, il alla au-devant des soldats et leur dit : « Venez, mes amis, vous pouvez entrer [...] il n’y a plus personne ».
Il n’avait pas d’antécédents judiciaires et sa conduite et sa moralité étaient assez bonnes. Il fut condamné, le 6 mars 1872, par le 7e conseil de guerre, aux travaux forcés à perpétuité « pour avoir avec connaissance aidé ou assisté celui ou ceux qui ont volontairement mis le feu à un édifice habité ou servant d’habitation les 22 et 23 mai ». Détenu au bagne de Toulon, il fut transporté en Nouvelle-Calédonie par la Sybille et arriva à l’ile Nou le 5 janvier 1873. Il mourut à l’hôpital de l’île Nou le 10 mai suivant de perforation intestinale étant atteint de dysenterie.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article71614, notice THEIS Christian, Antoine, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 12 mars 2022.

SOURCES : Arch. Min. Guerre, GR 8 J 248 (326). — ANOM, COL H 365 et COL H 2695. — Arch. Paris, D2R4 98. — Arch. Nat., BB 24/751, n° 5042. — Jean Allemane, Mémoires d’un Communard, op. cit., p. 114-115. — Notes de Pierre-Henri Zaidman.

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