Né le 24 septembre 1810 à Lyon (Rhône) ; avoué ; ancien proscrit de 1851 ; il était, en 1871, inspecteur principal à l’administration de l’Assistance publique ; fusillé le 24 mai 1871 par les Versaillais.
En tant que délégué des vingt arrondissements Treillard fut un des signataires de l’Affiche rouge du 6 janvier 1871, proclamation au peuple de Paris pour dénoncer « la trahison » du gouvernement du 4 septembre et pour mettre en avant trois mots d’ordre : Réquisition générale, rationnement gratuit, attaque en masse. Elle se terminait par ces mots : « Place au peuple ! Place à la Commune ! » Voir Ansel.
Avec Bestetti, Pierre Bisson, Bonnard, Boyenval, Duvivier, Larmier, Charles Longuet, Marchand, Piéron, Régère et Édouard Roullier, Treillard appartenait au Comité démocratique socialiste du Ve arr. de Paris (cf. Murailles... 1871, op. cit., p. 149).
Aux élections à la Commune de Paris, le 26 mars 1871, il obtint, dans le Ve arr., 1 577 voix sur 12 422 votants (cf. J.O. Commune, 31 mars). Il ne fut pas élu.
La Commune le nomma directeur général de l’Assistance publique. Treillard s’efforça d’ » humaniser » les hôpitaux et donna par exemple ordre de prévoir dans chacun une salle de lecture à laquelle chaque journal devait envoyer deux exemplaires.
Une circulaire aux directeurs des hôpitaux, hospices et maisons de secours (cf. J.O. Commune, 13 avril) portait : « L’esprit politique doit être banni de l’hôpital, pour y laisser régner seul l’esprit de dévouement et de solidarité. J’entends d’ailleurs que tout agent qui tiendrait dans l’hôpital des propos contraires à l’ordre de choses qui triomphe à Paris soit immédiatement remplacé ».
« Considérant que les noms des salles des hôpitaux et hospices ne rappellent à l’esprit que des souvenirs de fanatisme ;
« Considérant qu’il est nécessaire de perpétuer la mémoire de ceux qui ont vécu ou qui sont morts pour le peuple, pour la patrie, pour la défense des idées généreuses, nobles inspirations du socialisme et de la fraternité »,
Treillard institua le 8 mai 1871, une commission composée de Bonnard, de Murat et de lui-même « pour substituer de nouveaux noms dans toutes les salles, cours ou corridors des établissements dépendant de l’Assistance publique » (J.O. Commune, 10 mai).
Arrêté à son domicile après l’occupation du Ve arr. par les troupes de Versailles, « cet homme de tête et de cœur » fut exécuté le 24 mai, dans la cour de l’École polytechnique. Le lendemain, sa veuve rapportait 37 440,80 f, reliquat de sa gestion, qui appartenaient à l’Assistance publique.
Il était marié, père de famille — voir Treillard François, Camille.
SOURCES : Lissagaray, Histoire de la Commune, op. cit., — Le Vengeur, 20 avril 1871. — P.V. Commune, op. cit. — Michel Cordillot (coord.), La Commune de Paris 1871. L’événement, les acteurs, les lieux, Ivry-sur-Seine, Les Éditions de l’Atelier, janvier 2021.