VAISSIER Paul, Émile, Jean-Baptiste

Il était célibataire ; se disant ingénieur civil ; en réalité « agent d’affaires ayant la spécialité des affaires dites véreuses ». Au début de septembre 1870, il se présenta à la comtesse Bobrinsky, désireuse de quitter son hôtel particulier, comme chef d’une compagnie organisée pour la Défense nationale ; il promit de protéger son hôtel, laissé aux soins du régisseur Collin et de la famille Sivinski, mais il obtint d’habiter une chambre et d’utiliser l’écurie pour ses chevaux. Maître des lieux, Vaissier joua au régisseur, fit arrêter deux fois Collin, qui finit par se pendre, et s’en prit ensuite à Sivinski.
À l’avènement de la Commune, Vaissier installa comme gardien de l’hôtel son domestique Luc Cabiron ; une dizaine de jours plus tard l’ambassade russe obtint leur expulsion définitive et la neutralisation de l’hôtel.
Vaissier ne fit jamais partie de la Garde nationale fédérée, mais on lui reprocha ses relations suivies avec certains Communards. Il aurait mis au service de l’insurrection un pare-boulet de son invention, se serait rendu coupable d’arrestations illégales, de dénonciations, etc. Lors de l’arrivée des soldats de Versailles dans le quartier, il arbora le drapeau tricolore ; mais il fut arrêté le 26 mai 1871, traduit devant le 5e conseil de guerre, et condamné le 5 mars 1872 à la déportation dans une enceinte fortifiée et à la privation des droits civiques.
Il mourut à la presqu’île Ducos le 23 mars 1876 : il « s’est empoisonné involontairement ». Son frère Maurice était alors professeur d’anglais au collège Chaptal, après avoir séjourné à Londres.