VAN-DERRUE Jean-Baptiste

Abandonné par les siens dès son enfance, Jean-Baptiste Van Derrue vécut d’expédients et travailla dans divers ateliers. À l’âge de 12 ans, il fut condamné à 6 mois de prison pour vol. Peu après sa libération, il fut de nouveau arrêté et envoyé à la colonie pénitentiaire de Mettray, où il resta jusqu’à l’âge de 18 ans. Durant l’année qui suivit, il trouva à s’engager dans la campagne environnante comme journalier et vigneron. Revenu ensuite à Paris, il se fit chiffonnier dans les quartier excentrés.
Lorsque la guerre éclata, Van Derrue s’engagea au 3e régiment de Génie à la mairie du XIe arr. Pendant le Premier Siège, il servit en qualité de sapeur au Fort d’Issy. À sa libération le 11 mars 1871, il se présenta à la mairie du XIe arr. et apprit qu’il était appelé soldat, son numéro ayant été tiré. C’est à cette occasion qu’il fit état de ses origines belges pour se soustraire à l’appel. Il lui fut rétorqué que s’étant engagé comme Français, il était désormais considéré comme tel et faisait parti de la classe.
Le 3 mai, Van Derrue - considéré comme déserteur par les autorités militaires - demanda à être incorporé dans le 5e bataillon fédéré. Il servit au Fort d’Issy et au château de la Muette (XVIe arr.). Il fut fait prisonnier le 21 mai à 11 heures dans une des casemates du rempart, alors qu’il était en tenu d’artilleur.
Il fut condamné, le 20 décembre 1871, à dix ans de bannissement et à dix ans de surveillance.