VAN HEDDEGHEM Lucien, François, dit Walter

Né à Limoux (Aude) le 22 février 1846 ; militant de l’AIT, peut-être informateur de police.

Lucien Van Heddeghem, d’une « excellente famille », était le fils de Joseph Louis Lucien Marie André, officier, et de Marie Françoise Bonneau. Il était en 1873, grand, élancé, de langage facile, de façons élégantes, de tenue irréprochable. Bachelier ès lettres, et, « paraît-il, bachelier en droit », il était sans doute intelligent, mais quelque peu aventurier.

D’après la correspondance saisie chez lui, il avait dû être, en 1869, un « très bouillant bonapartiste ». (C’est ainsi que le caractérisait le 1er avril un correspondant de Guernesey qui n’était autre que Michelet.) Lors des élections de juin 1869, il protesta contre la non conformité d’une urne (Le Rappel du 8 juin 1869). Il habitait alors au 15 bis, rue Victoria.
En mars 1870, il était en rapports avec Garibaldi qui lui accusait réception d’une brochure Guernesey qu’il avait écrite. Par ailleurs, selon une lettre du procureur de la République de Châlons-sur-Marne (Marne), 20 août 1870, il aurait été écroué sous le nom de Le Petit sous prévention d’espionnage, mais, par suite de l’avance de l’ennemi, dirigé le 21 sur Château-Thierry (Aisne).

Que devint-il ensuite et notamment durant la Commune, nous ne savons pas. Toujours est-il qu’on le retrouve, en septembre 1872, sous le nom de Walter, comme délégué d’une section de Paris au 5e congrès de l’Internationale tenu à La Haye — Voir Serraillier — où, il vota pour l’expulsion de Bakounine, J. Guillaume et Schwitzguebel des rangs de l’Internationale et pour les pleins pouvoirs au conseil général.
Trois mois plus tard, dénoncé par Dentraygues, de Toulouse, il était arrêté. Il venait d’être nommé provisoirement, par Serraillier lui-même, représentant du Conseil général pour la France, mandataire de ce Conseil pour le district de Paris. Il n’avait pas pour autant la confiance totale de Serraillier qui le suspectait d’être un agent des blanquistes et lui demandait des explications à ce sujet (lettre du 5 décembre 1872). Quoi qu’il en soit, L. Van Heddeghem comparut devant la 10e chambre du tribunal correctionnel de Paris, le 4 mars 1873, et fut condamné à deux ans de prison et 100 f d’amende. Étaient condamnés avec lui, mais à un an de prison et 50 f d’amende, Th. Bernardon, P. Dubiau et Larroque, ces deux derniers par contumace. Tous les quatre se voyaient privés des droits civiques pendant cinq ans. Au cours du procès, Van Heddeghem renia l’Internationale qu’il déclara vouloir « écraser ».

Il se maria à Avignon (où il est détenu), le 27 août 1873, avec Marie Alexandrine Blanchelande. Le général Bordone, gendre de Garibaldi, fut l’un des témoins.
Il mourut à Clamart le 28 février 1880, il était alors correcteur d’imprimerie.
Voir Hedleghem L.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article72284, notice VAN HEDDEGHEM Lucien, François, dit Walter, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 21 octobre 2019.

SOURCES : Gazette des Tribunaux, 5 mars 1873. — La Première Internationale (J. Freymond), op. cit., t. II. — Notes de Jean Pierre Bonnet.

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