VARLIN Louis, Benjamin

Par Michèle Audin, Pierre-Henri Zaidman

Né le 7 mars 1844 à Claye (Seine-et-Marne) ; expéditionnaire ; domicilié 151, quai de Jemmapes (Xe arr.) puis, au moment de son arrestation, 33, rue Dauphine (VIe arr.) ; adhérent de l’AIT ; communard.

Louis, Benjamin Varlin était un des frères d’Eugène Varlin. Il était « estropié du bras gauche » (il avait été victime d’un accident agricole à l’âge de treize ans).

Il avait fait partie du comité d’initiative du restaurant coopératif « La Marmite », dont les statuts furent adoptés le 19 janvier 1868.
Nommé le 4 avril 1871, percepteur du VIe arrondissement, 33 quai des Augustins, sur proposition d’Amédée Combault, le directeur général des contributions directes pendant la Commune de Paris, il fut destitué le 20 avril par le directeur des contributions à la suite d’un rapport qui le dénonçait comme montrant peu de zèle dans son service. Il n’occupa plus aucune fonction après. Il n’avait que peu de rapports avec son frère et habitait le logement qu’il lui avait laissé.

Il fut arrêté le 26 mai à son domicile alors qu’il rentrait. On trouva dans la perquisition avant de l’arrêter, un fusil et un équipement appartenant à son frère cadet, Hippolyte, Armand, parti de Paris depuis le mois de février. Il fut détenu sur les pontons l’Hermione et Duguay-Trouin à Brest et interrogé une première fois le 29 août. Il fut ensuite détenu à la prison militaire de Saint-Germain-en-Laye et à nouveau interrogé deux fois les 12 et 16 avril 1872. Questionné sur ses motivations, il répondit : « si j’ai servi ce gouvernement c’est que j’étais convaincu qu’il résultait des provocations de celui de Versailles et que c’était lui qui représentait l’ordre » (l’orthographe du greffier a été corrigée).

Il fut traduit devant le 8e conseil de guerre le 30 avril 1872 à Saint-Germain-en-Laye et condamné à deux ans de prison et cinq ans de surveillance de police et aux frais envers l’état, pour s’être, dans un mouvement insurrectionnel immiscé sans titre dans les fonctions publiques de percepteur. Son pourvoi en révision fut rejeté mais il ne forma pas de pourvoi en cassation. Il fut d’abord détenu à la prison d’Embrun (Hautes-Alpes) le 4 août puis il fut transporté à Clairvaux (Aube) et enfin détenu à la maison centrale de Landerneau (Finistère) le 2 décembre, il fut libéré le 7 juin 1874.

Il fit la demande de jugement déclaratif de décès de son frère en 1878. Il mourut le 27 décembre 1924 à Claye.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article72338, notice VARLIN Louis, Benjamin par Michèle Audin, Pierre-Henri Zaidman, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 9 mai 2020.

Par Michèle Audin, Pierre-Henri Zaidman

SOURCES : Arch. Min. Guerre, GR 8 J 268 (251). — Fonds Descaves, IISH, Amsterdam. — Arch. Paris, V4E 4987 (734). — Arch. dép. Seine-et-Marne, 6E121/28. — L’Industriel de Saint-Germain-en-Laye, 11 mai 1872. — Maurice Dommanget, Eugène Varlin, L’École émancipée, Saumur, 1926, p. 47. — Michèle Audin, « 30 avril 1872, Louis Varlin passe en conseil de guerre », 2 avril 2019, et « Une lettre de Louis Varlin (30 mars 1868) pendant la grève du bâtiment à Genève », 9 mai 2020, macommunedeparis.com.

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