VÉRITÉ Henri, Ernest

Il était célibataire.
Le 1er juillet 1870, Vérité s’était engagé pour cinq ans au 1er régiment d’infanterie de marine. Pendant le 1er Siège, il s’absenta illégalement et fut ramené au corps par son père ; le 8 février 1871, son régiment quitta Paris pour se rendre à Cherbourg (Manche) ; Vérité, absent illégalement depuis le 5, manqua le départ, bien qu’il eût été averti ; le même jour, il vola 1 800 f à son père. Le 15 mars seulement, il se présenta au ministère de la Marine. On lui délivra une feuille de route, mais il rentra chez lui ; son père voulut le reconduire lui-même et le fit provisoirement enfermer au poste Lauzun. Survint le 18 mars ; Vérité père, adjudant-major dans un bataillon de la Garde nationale, quitta précipitamment Paris ; son fils, délivré par les fédérés, s’enrôla dans l’armée de la Commune. Le 2 avril, il participa à la sortie au Mont-Valérien. Le 22 avril, enrôlé dans le 269e bataillon, il alla au château de la Muette ; il y resta jusqu’au 21 mai, avec grade de fourrier par intérim. Fait prisonnier le 28 mai sur la barricade de la chaussée de Ménilmontant, il fut condamné, le 11 mars 1872, par le 22e conseil de guerre, à la déportation simple et à la privation des droits civiques.
Il arriva à Nouméa le 2 novembre 1872, matricule de déportation 187. Son père demanda vainement à le rejoindre lorsque, le 5 novembre 1877, sa peine fut commuée en résidence obligatoire ; le 15 janvier 1879, l’obligation de résider fut levée, et il rentra par la Loire. En 1889, en prison à Poissy (Seine-et-Oise), il demanda, en vain, à regagner Nouméa.