VIAL Claude, Pierre, Marguerite, Léon

Par Pierre-Henri Zaidman

Né le 9 septembre 1836 à Lyon (Rhône) ; médecin ; domicilié à Paris, 94, rue Legendre (XVIIe arr.) ; communard.

Fils d’un pharmacien, Vial s’engagea dans le 2e régiment de zouaves le 2 mai 1856 puis fut affecté au 96e régiment de ligne jusqu’en 1860, année où il obtint un congé de réserve renouvelable. Libéré en Algérie, il revint à Lyon où il entreprit des études de médecine et de pharmacie pendant deux ans, puis à Paris jusqu’en 1866. Brouillé avec sa famille, sans argent, il travailla dans différentes pharmacies. Domicilié 94, rue Legendre dans le XVIIe arrondissement, il vivait en concubinage et avait deux enfants.

Pendant le Siège de Paris, il fut nommé pharmacien auxiliaire attaché à l’ambulance du Luxembourg et travaillait dans la pharmacie James, rue de Buci. Sa concubine tenait un magasin de coutellerie 29, rue de Seine.
Au début de Commune, il fut incorporé, de force, dit-il, dans le 135e bataillon fédéré et aurait été arrêté pendant deux jours pour avoir refusé de servir. Puis, il obtint un emploi de médecin-major au 61e bataillon pour « gagner sa vie » - dit-il - et fut nommé par arrêté du 20 avril 1871, chirurgien principal de la XVIIe légion fédérée en remplacement de Joseph Rieder et chirurgien des ambulances d’Asnières. Il organisa plusieurs ambulances dont une à Clichy-la-Garenne dans les locaux de l’imprimerie Paul Dupont. Sa conduite pendant la Commune n’est pas très claire, il aurait récupéré le linge et les effets saisis au couvent des Sœurs de la Charité d’Auteuil pour les entreposer dans une boutique, rue Legendre. Mais par ailleurs, il soigna Auguste Okolowicz, sous-chef d’état-major du général Dombrowski, blessé à Asnières le 20 avril, préconisant un congé que ce dernier refusa. Il ouvrit également un cabinet de consultation, rue Darcet aux Batignolles. Pendant la Semaine sanglante, il changea de domicile 41, rue Jean-Jacques Rousseau dans le Ier arrondissement puis 31, rue Rousselet dans le VIIe arrondissement.

En juillet 1871, il se rendit à Lyon et régularisa par un mariage, sa liaison avec sa concubine ; ayant obtenu une feuille de route du gouverneur militaire de Lyon, il s’installa alors comme pharmacien à Clermont-en-Argonne (Meuse). Arrêté en janvier 1872, il fit l’objet d’un non-lieu pour exercice illégal de la pharmacie et port illégal d’uniforme, puis on l’arrêta à nouveau le 18 juillet 1872 chez un avocat à Paris auprès duquel il se rendait pour porter plainte contre des Versaillais qui avaient pillé son domicile de la rue Legendre (l’un d’entre eux fut condamné pour cela). Traduit devant le 4e conseil de guerre, il raconta n’importe quoi, se déclarant « ami de l’ordre infiltré dans la Commune pour la surveiller » et prétendant avoir organisé une garde civique pour protéger l’ambulance installée chez Paul Dupont. Il fut condamné le 12 septembre 1872 à la déportation simple et à la privation des droits civiques. Le 29 janvier 1873 sa peine fut commuée en cinq ans de prison avec privation des droits civiques, réduits à quatre ans le 16 décembre 1874. Le 1er juin 1875, sa femme transmettait une lettre en vers — on n’ose dire un poème — par laquelle Vial demandait sa grâce à Mac-Mahon. Le 24 juin 1876 sa peine lui fut remise, y compris la surveillance de la police.
Il mourut à Lyon (Ve arr.) le 11 novembre 1899.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article72562, notice VIAL Claude, Pierre, Marguerite, Léon par Pierre-Henri Zaidman, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 6 novembre 2020.

Par Pierre-Henri Zaidman

SOURCES : Arch. Min. Guerre, 4e conseil, GR 8 J 131 (694), Ly 45, Ly 59 et Ly 123. — Arch. Nat. BB 24/778. — Arch. Dép. Meuse, 71 M 16. — Arch. Mun. Lyon, TD, 1899. — J.O. Commune, 21 avril 1871.

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