PARDONNET Léon, Charles

Par Jean-Michel Gaillard

Né le 11 mai 1890 à Sandwich, dans le comté d’Essex, province d’Ontario (Canada), mort en janvier 1977 ; ouvrier métallurgiste puis cheminot ; syndicaliste CGT et communiste du Gard.

Fils d’un artisan ébéniste, Léon Pardonnet, muni du diplôme d’études industrielles de l’école Vaucanson de Grenoble (Isère), entra en octobre 1909 comme tourneur sur métaux à la Compagnie électrique des tramways d’Avignon (Vaucluse). Il y resta d’octobre 1909 à septembre 1911, date de son départ au service militaire, et de décembre 1913 à sa mobilisation le 2 août 1914. Il fut détaché de l’armée de terre le 20 janvier 1915 et envoyé aux Forges nationales de la Marine à Guérigny (Nièvre) où il eut comme coéquipier de machine Benoît Frachon. Là, il participa au mouvement qui devait amener l’adhésion d’une bonne partie des ouvriers de l’Arsenal au syndicat des Métaux et à la grève lancée le 1er Mai 1918 par la minorité révolutionnaire de la Fédération des Métaux. La grève se poursuivit un mois avec comme seul objectif l’arrêt des hostilités. Dès le jour de la reprise, c’est-à-dire le 1er juin 1918, il fut envoyé dans les unités combattantes avec le reste des grévistes. Comme beaucoup d’ouvriers qualifiés, il se porta volontaire en décembre 1918 pour être affecté aux chemins de fer de l’intérieur. Il entra le 29 janvier 1919 au PLM puis à la SNCF, où il devait rester jusqu’au 31 décembre 1945. Il adhéra immédiatement au syndicat des cheminots CGT et fut dès 1920 receveur des cotisations. Il participa à la grève du réseau PLM en 1919 et la grève générale de mai 1920.
En 1921, après la scission, Léon Pardonnet milita dans les rangs de la CGTU et devint secrétaire de sa Section technique, puis secrétaire du syndicat des travailleurs des chemins de fer créé le 26 mars 1923. La même année, élu trésorier général de l’Union départementale du Gard des syndicats unitaires, il fut, sur le plan local, régional et de réseau, délégué à la fois du personnel et à la sécurité pour les ouvriers du service matériel. Responsable du journal corporatif le Réveil des cheminots du secteur de Nîmes (Gard, Hérault, Vaucluse et Ardèche), il fut promu, les années suivantes, secrétaire de l’Union régionale CGTU ayant son siège à Béziers (Hérault). Il devint alors trésorier adjoint de l’UD-CGTU, le secrétaire général étant F. Guiraud (congrès de l’UD, Saint-Ambroise, 4 et 5 avril 1925). Il faisait partie en 1926 de la commission exécutive de l’Union PLM des syndicats CGTU de cheminots.
Partisan de l’unité syndicale, il participa à la création des syndicats CGT réunifiés du PLM avant que l’unité fédérale et confédérale soit réalisée. C’est en mai 1938 qu’il fut désigné par un congrès des syndicats de la région Sud-Est (ancien PLM) aux fonctions de secrétaire de l’Union des syndicats CGT de la région.
Parallèlement à ces responsabilités syndicales, Léon Pardonnet eut entre les deux guerres une activité politique intense. Dès la fin de 1919, avec un groupe de camarades jusqu’alors réfractaires à toute adhésion politique et quelques anciens membres du Parti socialiste SFIO, il participa à la fondation du Comité de la IIIe Internationale nîmois. Après le congrès de Tours (décembre 1920), il fut l’un des fondateurs du Parti communiste à Nîmes. Il fut alors successivement secrétaire de la cellule des cheminots, puis secrétaire de rayon et enfin membre du bureau fédéral régional du PC siégeant à Marseille (Bouches-du-Rhône). Candidat une première fois au conseil d’arrondissement du 3e canton de Nîmes, il obtint 88 voix. Lors des élections législatives de 1932 dans la 1re circonscription de Nîmes contre le socialiste Hubert-Rouger, il recueillit 1 638 voix sur 21 785 inscrits. Collaborateur régulier de l’Humanité du Midi, il fut aussi responsable du mouvement coopératif dans le Gard à cette époque.
Délégué au congrès mondial d’Amsterdam contre la guerre en 1932, il participa au Rassemblement universel de la Paix à Bruxelles en 1936.
Dès la déclaration de guerre en 1939, il fut relevé de son affectation spéciale aux chemins de fer et mobilisé dans la territoriale pour être libéré le 1er novembre 1939 et envoyé, en février 1940, aux chemins de fer de l’Est dans la zone des armées. Arrêté le 25 mai 1940, par suite d’un arrêté préfectoral d’internement administratif, il se trouvait au camp de Chibron (commune de Signes, Var) à l’été 1940. Il fut interné durant toute la guerre.

L’un des acteurs de la reconstitution des sections de retraités de la Fédération CGT des cheminots après la scission de FO, il fut également membre du conseil national comme actif, puis comme retraité.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article7263, notice PARDONNET Léon, Charles par Jean-Michel Gaillard, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 20 septembre 2021.

Par Jean-Michel Gaillard

SOURCES : Arch. Nat. F7/12985. — Arch. Dép. Gard, 14 M 973. — Arch. Dép. Var, 4 M 291. — site Mémoire des hommes SHD Vincennes GR 16 P 457600 (nc). — Arch. Fédération CGT des cheminots. — Texte de la conférence de Léon Pardonnet à l’Université nouvelle de Nîmes, 6 avril 1965. — Cahiers Maurice Thorez, n° 5, avril-juin 1967. — DBMOF, tome 38, p. 38-39. — Notes de Jean-Pierre Bonnet et de Jean-Marie Guillon.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable